Etats-Unis : un dirigeant de la Fed veut démanteler les plus grandes banques

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éricaine (Fed) (Photo : Chip Somodevilla)

[17/01/2013 07:51:30] WASHINGTON (AFP) Les banques géantes doivent être démantelées “avant qu’il ne soit trop tard” faute de quoi la prochaine crise financière risque d’être encore plus terrible que l’actuelle, a affirmé mercredi Richard Fisher, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed).

“Nous recommandons que les établissements financiers jugées trop gros pour pouvoir faire faillite soient restructurés en une multitude d’entités opérationnelles”, a déclaré M. Fisher, président de l’antenne de la Fed de Dallas (sud des Etats-Unis), dans un discours dont le texte a été transmis à la presse.

“Seules les entités vouées aux activités de banque commerciale résultant de cette opération de diminution (…) bénéficieraient de la garantie fédérale d’assurance des dépôts et pourraient accéder au guichet d’escompte de la Fed”, a ajouté M. Fisher.

M. Fisher, qui appelle depuis plus de deux ans à démanteler les plus grandes banques, a tenu ces propos avant la publication d’un rapport de la Fed de Dallas détaillant les mesures à prendre pour faire disparaître les risques posés par ces établissements.

Pour lui, la loi de réforme de Wall Street n’a pas fait disparaître la menace que font peser les plus grandes banques sur le système financier tout entier.

Bénéficiant de la garantie tacite de l’Etat et ne faisant l’objet d’aucun contrôle de la part d’un actionnariat éclaté, elles continuent de prendre des risques pour accroître leurs profits sans se soucier des conséquences, et contribuent à fausser la concurrence au détriment des banques de plus petite taille, estime-t-il.

“La prochaine crise financière pourrait coûter le produit économique national de plus de deux années, coût qui serait supporté par des millions de contribuables américains”, a encore affirmé M. Fisher, rappelant que les plus grandes banques américaines avaient dû être renflouées par l’Etat en 2008.

“Il convient de mettre dans la balance ce coût affreux et les avantages supposés qu’il y a à maintenir le statu quo pour les groupes jugés trop gros pour pouvoir faire faillite”, a-t-il ajouté.

M. Fisher a fait remarquer que 12 établissement détenaient aujourd’hui aux Etats-Unis à eux seuls 69% des actifs bancaires du pays.