Bases, dessertes, appareils : Ryanair poursuit sa croissance

photo_1358336362599-1-1.jpg
éroport de Marseille-Provence (Photo : Gerard Julien)

[16/01/2013 11:43:45] MARIGNANE (AFP) Le PDG de Ryanair est venu en France mercredi confirmer la poursuite de la croissance de la compagnie aérienne à bas coûts, annonçant l’ouverture de ses premières bases hors d’Europe, au Maroc en avril, et minimisant la menace des offres low cost de compagnies traditionnelles comme Air France.

“Nous ouvrons deux nouvelles bases au Maroc – Fès et Marrakech”, a dit Michael O’Leary dans un entretien avec l’AFP lors de son passage à l’aéroport de Marseille-Provence, avant un stop à Beauvais.

“Nous avons connu une forte croissance au Maroc ces 5 dernières années”, a-t-il expliqué. “Cela nous aide beaucoup en hiver, en particulier depuis que nous avons fermé (la base) ici à Marseille en raison des lois fiscales”.

Deux avions seront ainsi basés à Marrakech, qui desservira 22 routes dont sept nouvelles, et un à Fès, d’où seront desservies 15 destinations dont quatre nouvelles, a précisé le groupe basé à Dublin. Ryanair ajoute qu’il investit plus de 210 millions de dollars au Maroc, soutenant 2.500 emplois sur place.

La compagnie avait fermé avec fracas sa base marseillaise en 2011, après sa mise en examen notamment pour “travail dissimulé”, un décret français soumettant au droit national les personnels navigants des compagnies installées dans l’Hexagone. Elle sera jugée les 31 janvier et 1er février par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence.

Pour M. O’Leary, “nous pensons qu’il est clair que le droit européen prévaut”, a-t-il dit. “Si nous perdons, nous en appellerons à la cour (de justice de l’Union) européenne devant laquelle nous pensons gagner, parce que nous appliquons le droit européen”.

Desservant pour la France seule 30 aéroports (178 lignes dont 23 nouvelles pour 2013), Ryanair affiche un objectif de 120 millions de passagers annuels au total d’ici 5 à 10 ans (80 millions cette année). Et prévoit d’étendre sa flotte, actuellement forte de 305 appareils.

La recette de la croissance selon M. O’Leary? “Acheter plus d’avions, ouvrir de nouveaux aéroports, trouver de nouveaux services que les passagers veulent acheter à bord, et travailler un peu plus dur chaque année (…)C’est ce que nous faisons depuis 20 ans”.

“Nous cherchons à acquérir de nouveaux appareils. Le nombre envisagé à ce stade est probablement de 200. La flotte aujourd’hui est de 305 avions”, dit-il.

Nous sommes en pourparlers avec Boeing, nous sommes aussi en pourparlers avec les Chinois, mais nous en sommes au début. Je n’attends pas d’annonce imminente”, a dit le responsable de la compagnie, qui jusqu’ici n’utilise que des Boeing.

Le responsable balaie d’un revers de main les difficultés éventuelles posées par l’utilisation de modèles chinois – qui iraient contre la standardisation permettant de maintenir de très bas coûts. “Nous avons déjà changé, du 737-200 au 737-300”, dit-il, ajoutant que ce n’est pas un problème “tant que vous ne mélangez les appareils sur les mêmes bases”.

photo_1358336477923-1-1.jpg
éroport Marseille-Provence, le 16 janvier 2013 (Photo : Gerard Julien)

La société poursuit aussi son projet de reprise d’Aer Lingus, bloqué par l’Union européenne pour des questions de concurrence.

“Nous allons soumettre cette semaine une série de remèdes concernant toutes les préoccupations autour de la concurrence (…) Des remèdes révolutionnaires, qu’ils n’ont encore jamais vus,” a-t-il dit, citant juste à titre d’exemple le fait que d’autres compagnies seront admises sur Dublin.

Sur la nouvelle concurrence d’Air France qui a installé des bases en province permettant d’offrir des tarifs peu élevés, M. O’Leary a estimé que “c’est la reconnaissance par Air France que le modèle du low cost, dont ils avaient toujours dit qu’il ne marcherait pas en France, est destiné à s’imposer en France”.

Le PDG de Ryanair a cependant minimisé la menace que représente cette nouvelle donne: “leur offre low cost est basée sur un tarif relativement haut pour nous – il commence à 49 euros, nos premiers prix sont à 15”.

Enfin interrogé sur des accusations d’usage de niveau de carburant a minima dans les appareils, qui aurait entraîné des atterrissages d’urgence en Espagne l’été dernier, il les a qualifiées de “foutaises totales”. “Notre politique en matière de carburant c’est: +vous prenez le carburant dont vous avez besoin+”, a-t-il assuré, démentant toute pression sur les pilotes en la matière. “Nous assurons 1.500 vols par jour. 54% de nos pilotes prennent du carburant en supplément”.