Tunisie : Des experts affirment l’importance du développement local et rural dans la lutte contre la pauvreté

Par : TAP

Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir de diplôme pour le savoir, en tout cas des experts, responsables et représentants de la société civile, tunisiens et étrangers, ont affirmé, mardi 20 novembre à Carthage, qu’il est important de promouvoir le développement rural afin de lutter contre la pauvreté.

Ainsi, selon Peter Marchetti (Guatemala), il est impératif d’adopter une nouvelle approche en matière de développement agricole local fondée sur trois facteurs dont l’élaboration d’un système d’économie solidaire et une dynamique écologique et biologique durables qui intègrent un système de lutte contre la pauvreté. Il recommande en outre d’associer les catégories défavorisées dans la réflexion autour de ces programmes sur la base d’une approche participative permettant de réduire les écarts sociaux et d’adapter les programmes de développement en tenant compte des exigences des communautés d’agriculteurs et de la dimension genre social.

De son côté, Hilou Primavera a avancé que le fléau de la pauvreté évoque impérativement la nécessité de garantir un ensemble de droits dont en particulier celui du développement local et rural et de respecter toutes les libertés. Ce fait exige aussi la nécessité d’agir en vue de renforcer l’économie et d’assurer un suivi des biens publics.

Il considère que l’origine de la pauvreté en Tunisie et dans toute la région est l’adoption d’une économie de marché et du capitalisme évoquant l’échec de cette approche fondée sur le développement économique direct et le développement du capital des entreprises. Cette situation, a-t-il dit, a aggravé les écarts sociaux et le déséquilibre régional.

L’expert économiste égyptien, Ahmed Najar, a présenté lors de ce colloque international une intervention portant sur «l’origine de la pauvreté et les moyens de son éradication». Pour lui, la lutte contre la pauvreté nécessite la réhabilitation des ressources humaines et la valorisation de l’éducation, des arts, des traditions musulmanes tout en veillant à innover en matière de modèles de développement loin de toute forme de mimétisme et sans chercher à les imposer aux tunisiens.

Il est impératif, a-t-il ajouté, d’adopter une économie fondée sur la diversité culturelle et civilisationnelle et de veiller à tirer profit des richesses et des relations avec les pays amis et partenaires.

M. Najjar a aussi appelé à tenir compte dans les programmes d’avenir des aspects relatifs à l’éducation, la santé, la garantie d’un environnement sain et d’un développement local solidaire afin de préserver le rôle de l’Etat dans la gestion de la diversité sociale.

Il a également appelé à éviter de recourir à l’endettement, de veiller à une répartition équitable des richesses, de renforcer les droits humains, de généraliser les fruits des programmes sociaux et de renforcer le pouvoir d’achat des citoyens.

L’expert égyptien a aussi relevé l’importance d’asseoir un modèle de développement économique et social solidaire et global permettant de garantir le passage d’un Etat providence où l’élite monopolise le marché vers un Etat développementiste où le premier rôle revient à la société dans son interaction avec le marché où l’intervention de l’Etat dans le domaine économique consiste à assurer les équilibres et à créer des opportunités d’emploi.

Le colloque qui se poursuit durant trois jours a aussi débattu de deux questions centrales. Il s’agit d’une part de réfléchir sur les entraves au développement local et rural et d’autre part d’examiner la question de l’emploi du financement et du commerce.

WMC / TAP