Grèce : Antonis Samaras ressort la menace de la drachme avant des votes cruciaux

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à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[04/11/2012 11:21:34] ATHENES (AFP) Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, a de nouveau brandi dimanche la menace d’une sortie de l’euro, si le parlement ne votait pas la semaine prochaine le train de rigueur réclamé par UE et FMI.

Les votes cruciaux attendus, mercredi sur une loi-cadre détaillant des économies budgétaires de plus de 18 milliards d’euros, et dimanche sur le budget 2013, sont la condition pour que le pays “en finisse définitivement et irrévocablement” avec le danger d’un retour à la drachme, a souligné M. Samaras.

“Nous devons sauver le pays de la catastrophe (…) si nous échouons à rester dans l’euro rien n’aura de sens”, a-t-il insisté, s’exprimant devant son groupe parlementaire conservateur.

Il a appelé les partis socialiste, Pasok, et de gauche modérée, Dimar, soutenant l’exécutif de coalition mais ébranlés par l’ampleur des sacrifices réclamés, à rester engagés dans la bataille pour “servir les intérets suprêmes de la nation”.

En échange de ce train de redressement courant jusqu’en 2016 –contre lequel les syndicats organisent une grève générale et des manifestations mardi et mercredi– le pays espère recevoir plus de fonds que la seule tranche de 31,5 milliards d’euros gelée depuis juin et sans laquelle il risque la cessation de paiement mi-novembre, a-t-il indiqué.

Il a relevé que ce supplément, qui serait tiré sur le reliquat des prêts UE-FMI encore à verser, réinjecterait des liquidités dans une économie totalement à sec, en cinquième année de récession.

M. Samaras, qui s’était targué jusque-là d’avoir écarté le menace de la drachme, a retrouvé ces accents dramatiques au vu des fissures au sein de l’alliance gouvernementale, qui écornent sa majorité parlementaire et la légitimité du sursaut de rigueur.

Le Dimar, fort de 16 députés, a indiqué qu’il voterait contre la loi-cadre par refus de la dérégulation du marché du travail qu’elle prévoit, tandis que l’entrée en dissidence de jusqu’à cinq députés socialistes est à prévoir.

Cela exposerait l’exécutif à devoir se contenter d’une maigre majorité, (154 à 159 voix sur 300) calculait dimanche la presse, tablant toutefois sur l’adoption des mesures.