Des logements “low cost” et sans ascenseurs pour répondre à la crise

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ouest de la France (Photo : Damien Meyer)

[20/09/2012 07:52:42] PARIS (AFP) L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a suggéré jeudi la construction de logements à bas prix pour répondre à la crise du logement, une idée qui pourrait aussi favoriser la reconversion de sites industriels dans la production en France d’élements préfabriqués.

Dans une série de propositions souvent iconoclastes, l’organisation, virulente contre des “contraintes” actuelles qu’elle juge excessives, prône aussi de supprimer les ascenseurs, quitte à n’offrir l’accès aux handicapés qu’aux seuls appartements “situés en rez-de-chaussée”.

“La question est simple: voulons-nous des logements parfaits, avec des centaines de milliers de demandeurs de logements ou voulons-nous mettre en oeuvre des moyens pratiques nouveaux pour répondre aux besoins?”, affirme l’UNPI, l’organisation des bailleurs privés.

Son président Jean Perrin demande à la France de s’engager dans une “nouvelle voie”, celle de “l’habitat essentiel”, autrement dit à bas coûts, qui permettrait de faire face à l’actuelle pénurie de 500.000 à un million de logements dans le pays, selon ses estimations.

Avec ces logements “low cost”, dont l’objectif serait de “faciliter le logement de tous” en permettant des “loyers modiques”, l’UNPI espère réduire pratiquement de moitié” le prix de la construction à 900 euros le m2 contre 1.400 à 1.700 actuellement.

“Tout ce qui relève du superflu doit être banni”, affirme-t-elle.

L’organisation des bailleurs privés souhaite suivre l’exemple du secteur automobile qui, “en dépit d’exigences réglementaires fortes, en particulier liées aux impératifs de sécurité”, est parvenu à élaborer le concept de la “voiture à bas coût”, moins chère et “adaptée au déplacement urbain”.

L’idée défendue par les propriétaires est de recourir à la préfabrication ou la fabrication en série d’éléments du bâtiment “comme des modules de salle de bain ou de cuisine”.

Démolir et reconstruire plutôt que rénover

Pour l’UNPI, certains sites industriels pourraient se reconvertir dans la production de ces éléments. “L’industrialisation des procédés de construction permettrait la mise en place, sur le territoire national, d’outils de production adaptés au marché français”, explique-t-elle.

Les bâtiments seraient implantés “dans des zones tendues et non dans celles où l’offre est déjà surabondante”, selon l’UNPI, qui fait valoir que les HLM d’aujourd’hui, “d’une qualité équivalente à celle des logements privés”, ne permettent plus l’accès au logement d’une “fraction grandissante de la population”.

L’organisation dénonce, par ailleurs, “l’accumulation de contraintes qui finit pas interdire la mise sur le marché de logements” et fustige une “surenchère” d’exigences environnementales pour la construction.

Elle pointe aussi du doigt les normes sur “l’accessibilité physique” qui ont, selon eux, “tué l’accessibilité financière”. Elle préconise la construction d’immeubles sans ascenseurs et de ne laisser l’accès aux handicapés qu’aux appartements situés au rez-de-chaussée.

L’UNPI reconnaît que l’arrivée de ces nouveaux modes d’habitat va bouleverser la “culture du bâtiment en France”, souvent considéré comme permanent.

Avec une forte baisse du coût de la construction, “il peut être préférable de démolir et de reconstruire, plutôt que de rénover à grands frais des bâtiments obsolètes”, assure-t-elle.

Les propriétaires s’inspirent également du succès des colocations pour proposer “un autre mode d’occupation” qui se traduirait, par exemple, par “une multiplication des espaces collectifs” qui permettrait de réduire la taille des pièces des appartements. “Les laveries déjà fréquentes dans les résidences étudiantes pourraient être complétées par des espaces de séjour commun”, affirme l’organisation.

Pour mener à bien son projet, l’UNPI demande le soutien des pouvoirs publics, en réduisant la TVA sur la construction ou en baissant l’imposition fiscale du bailleur.