Le futur code d’investissement consacrera la dépendance économique de la Tunisie?!


finance-21082012.jpgEnnahdha
a certes commis, depuis son accès au pouvoir, des dizaines d’erreurs et de
bavures, mais celles-ci étaient toutes gérables et à la limite pardonnables pour
des nahdhaouis qui n’ont pour mérite que d’avoir fait, un jour, de la prison
pour une cause fort discutable d’ailleurs (islamisation d’une Tunisie musulmane,
depuis 14 siècles). Ces erreurs ont, néanmoins, tendance à prendre, au fil des
jours, une tournure plus grave, voire plus criminelle. C’est le cas de certains
projets à vocation économique qui, si rien n’est fait pour les empêcher,
risquent de compromettre, sérieusement, la souveraineté et l’indépendance du
pays.

A priori, cela n’est guère surprenant de la part des nahdhaouis qui ont prouvé,
depuis presque une année au pouvoir, qu’ils sont «plus islamistes que tunisiens»
et qu’ils peuvent, pour se maintenir au pouvoir, vendre le pays.

Cette démarche fâcheuse est perceptible à travers la refonte du Code
d’incitations à l’investissement laquelle, pour peu qu’elle se fasse dans
l’esprit qui prévaut actuellement au sein du gouvernement, risque de consacrer,
à jamais, la dépendance du pays des investisseurs étrangers et la perte de sa
souveraineté.

Selon Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération
internationale, le nouveau code d’investissement en Tunisie (nouvelle
appellation du code) sera fin prêt, d’ici la fin de cette année, et sera élaboré
avec «le concours logistique et financier de plusieurs partenaires étrangers».

M. Bettaieb, qui était interviewé par Radio Express Fm, a annoncé que le
Département américain du Commerce se chargera du benchmarking entre les codes
d’investissement de pays comparateurs comme la Malaisie, Turquie, Singapour,
Jordanie et Maroc, la Banque européenne d’investissement (BEI) étudiera le
rapport compétitivité-emploi, l’Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE) évaluera le rendement des incitations, la Conférence des
Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) étudiera
l’intégration socio-économique de l’investissement et l’International financial
corporation (IFC, ex-SFI) payera les experts devant contribuer à l’élaboration
de ce code.

Moralité: le nouveau code, qui constitue le deuxième évènement de la révolution
après l’élaboration d’une Constitution pour le pays, sera ainsi concocté par des
étrangers qui se réclament en plus de l’ultralibéralisme, c’est-à-dire ce même
mode de développement qui a poussé les Tunisiens à descendre dans la rue et à
faire leur révolution.

Réagissant à chaud à cette déclaration, Mohamed Chawki Abid, ancien conseiller
auprès de la présidence de la République, a déclaré que «ce qui est plus
surprenant, c’est que le gouvernement des “Performances” ait confié
l’élaboration des études stratégiques à des Institutions relevant des
“Asservisseurs financiers classiques“, ayant mordu à l’hameçon de leur prise en
charge financière; et d’ajouter: «Moralité de l’histoire: le gouvernement
nahdhaoui marginalise nos compétences (experts, universitaires, patronat,
syndicat…) et préfère se jeter dans les bras des “Impérialistes Financiers“
pour produire un Nouveau Code, qui ne peut logiquement arranger en premier lieu
que les intérêts de son auteur».

Pis, par delà ce mépris pour le think tank tunisien, ce code prévoit
l’appropriation des terres agricoles du pays par des étrangers. C’est du moins
ce qu’a laissé entendre, Ridha Saïdi, ministre conseiller auprès du Premier
ministre chargé des Dossiers économiques, dans une interview accordée il y a peu
à une radio privée locale.

En effet, le ministre n’a pas exclu la promulgation imminente, dans le cadre de
la révision du Code d’incitations à l’investissement, d’une nouvelle législation
permettant aux étrangers, particulièrement des investisseurs des pays du Golfe,
de s’approprier des terres agricoles, comme c’est le cas d’un pays comparable,
le Maroc.

Pour mémoire, l’ancien code d’incitations aux investissements stipule texto que
«Les étrangers peuvent investir dans le secteur agricole dans le cadre de
l’exploitation par voie de location des terres agricoles. Toutefois, ces
investissements ne peuvent en aucun cas entraîner l’appropriation par les
étrangers des terres agricoles».

Conséquence: la déclaration de M. Saïdi constitue une évolution énorme pour un
sujet auquel les Tunisiens sont particulièrement sensibles.

Rappelons pour mémoire l’affaire historique du domaine Enfidha et ses
conséquences sur la colonisation du pays.

C’est pour dire que le sujet est fort sensible et risque d’être fatal pour ces
nahdhaouis.

Affaire à suivre.