EADS : des dirigeants alertés sur des paiements douteux en Arabie

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Vue de la capitale saoudienne Ryad (Photo : Hassan Ammar)

[14/08/2012 11:25:26] LONDRES (Royaume-Uni) (AFP) Des dirigeants d’EADS avaient été alertés il y a cinq ans de paiements suspects et de cadeaux faits à la famille régnante en Arabie Saoudite de la part d’une filiale actuellement sous le coup d’une enquête pénale britannique, rapporte le Financial Times mardi.

Un contrôleur financier de GPT Special Management Project, une filiale du groupe européen d’aéronautique et de défense, avait alerté ses supérieurs par courrier électronique dès 2007, selon le quotidien, qui cite notamment l’extrait d’un de ces courriers à l’appui de ses allégations.

Il s’étonnait en particulier de paiements inexpliqués pour 11,5 millions de livres (14,6 millions d’euros) effectués sur un compte aux îles Caïmans, ainsi que de l’achat de voitures pour des membres de la famille royale saoudienne ou de la location de la villa d’un général de la garde nationale.

Personne n’était joignable chez EADS à la mi-journée pour commenter ces informations.

L’office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) a ouvert la semaine dernière une enquête sur les activités en Arabie saoudite de GPT, qui travaille pour le compte du ministère britannique de la Défense.

GPT est une filiale d’Astrium, la division d’EADS spécialisée dans l’espace, qui fournit notamment des communications sécurisées par satellite.

Le quotidien britannique The Daily Telegraph avait écrit dès mai 2011 que le SFO soupçonnait EADS d’avoir corrompu des responsables saoudiens pour favoriser l’obtention d’un contrat de deux milliards de livres (2,5 milliards d’euros) portant sur des systèmes de communications.

Dans le passé, le SFO avait enquêté sur des soupçons de corruption dans le cadre d’un contrat d’armement entre le Royaume-Uni, l’Arabie Saoudite et le fabricant de matériel militaire BAE Systems.

Mais le SFO avait abandonné son enquête, avec l’appui officiel du Premier ministre d’alors, Tony Blair, qui avait argué de risques vitaux pour la sécurité de la Grande-Bretagne en matière de terrorisme si l’Arabie Saoudite s’était sentie froissée et avait arrêté sa coopération avec les services britanniques.