Guerre en Syrie : Vade-mecum du parfait propagandiste

 

syrie-240712-220.jpgVoici comment les protagonistes du conflit syrien utilisent la télévision (CNN, BBC, France24, Al Jazeera, Al Arabya, Russie aujourd’hui, …) pour faire de la propagande.

L’enjeu –on l’a compris- est de taille. Il explique certainement l’intensité de la propagande qui sévit en effet sous nos yeux concernant la guerre qui se déroule en Syrie. Car, force est de le constater, les protagonistes de cette guerre, qu’ils s’appellent les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la France, le Qatar et l’Arabie Saoudite (dans le premier camp), ou encore la Syrie, la Russie et la Chine (dans le second) ont tout mis en œuvre pour manipuler l’opinion. Par chaînes de télévision interposées (CNN, BBC, France24, Al Jazeera, Al Arabya, Russie aujourd’hui, …). En usant des techniques de la propagande ne laissant qu’une place infime pour l’information.

Voici en quelques lignes les techniques utilisées par les uns et les autres qui savent que la guerre qui se passe sur le terrain constitue –on ne le dira jamais assez- un enjeu important capable de changer la carte de la région. Certains commentateurs n’ont pas hésité de parler de nouveaux accords de Sykes-Picot: accords secrets conclus le 16 mai 1916, entre la Grande-Bretagne et la France (Sir Mark Sykes et François Georges-Picot), prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la Première Guerre mondiale.

1°) Le recours quasi fréquent au mensonge: les images de guerre diffusées par les télévisions ne peuvent facilement être identifiées. Elles peuvent être prises partout sur terre, voir dans des studios, voir encore montées de toute pièce: des échos ont circulé sur le fait que le Qatar a fabriqué des décors en papier mate pour filmer des scènes de guerre en Libye. Preuve du mensonge: les images incluent rarement des témoignages.

Une insulte aux règles d’éthique professionnelle

2°) L’essentiel de l’information est délivré à partir des plateaux de télévision. Et les témoignages sont rarement de personnes que l’on peut identifier: les témoins, qui sont des illustres inconnus, interviennent presque toujours au téléphone.

3°) Les invités des plateaux de télévision sont toujours d’un seul camp: les pays qui appuient la Syrie ou ceux qui luttent contre elle. Une insulte aux règles d’éthique professionnelle.

4°) La hiérarchisation de l’information fait toujours passer les informations qui servent tel camp ou tel autre en premier. Ainsi, Al Jazzera a terminé son récit de la réunion du Conseil de sécurité du 19 juillet 2012, au cours de laquelle la Russie et la Chine ont opposé leur véto à une résolution des pays occidentaux proposant des sanctions contre le régime de Bachar Al Assad, par la déclaration des représentants russe, chinois et syrien à l’ONU privilégiant les déclarations américaine, britannique et française. La chaîne satellitaire syrienne et Russie Aujourd’hui, chaîne publique russe destinée à l’étranger, a fait exactement le contraire.

5°) Lorsqu’il arrive que des informations contraires aux intérêts de ce camp ou de l’autre se doivent d’être diffusées, dans ce cas, elles sont inscrites soit au bas de l’écran (dans le fameux news bar: les textes qui défilent au bas de l’écran), soit lues sur les plateaux sans être accompagnées de VTR (Vidéo Tape Record), les reportages vidéo.

6°) Le recours fréquent aux rediffusions: la meilleure manière d’enfoncer sans cesse le clou est de donner plusieurs fois à voir.

Cela s’appelle de l’orchestration.