Les Bourses européennes toujours rongées par les craintes pour la zone euro

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Un bus passe devant la bourse londonnienne (Photo : Facundo Arrizabalaga)

[25/07/2012 08:30:28] PARIS (AFP) Le regain de craintes pour la zone euro, en particulier pour l’Espagne qui s’enfonce dans les difficultés, continuait de tourmenter mercredi matin les Bourses européennes qui ont toutes ouvert en baisse et se montraient très volatiles dans les premiers échanges.

Paris a ainsi démarré la journée sur une baisse de 0,25%, Londres de 0,34%, Francfort de 0,04%. Milan et Madrid, qui avait sévèrement décroché la veille, ont aussi ouvert sur une très légère baisse, avant de rebondir peu après l’ouverture.

Après une journée très difficile sur le front européen, marquée notamment par un nouveau coup dur pour l’Espagne, lorsque la Catalogne a reconnu qu’elle pourrait avoir besoin d’une aide financière du gouvernement, la publication de résultats moins bons que prévu pour le géant américain Apple a achevé de déprimer les marchés.

A l’instar des places européennes, Wall Street avait ainsi également perdu du terrain. Le Dow Jones a cédé 0,82% et le Nasdaq 0,94% en clôture.

“L’Europe, et plus particulièrement l’Espagne, restent au coeur des préoccupations des investisseurs. Mais ces derniers ont aussi réagi négativement à l’annonce de résultats mitigés de plusieurs entreprises”, a ainsi souligné Christian Parisot chez Aurel-BGC.

“Le sentiment en Europe continue de se détériorer à toute allure avec le coût d’emprunt de l’Espagne qui se stabilise à des niveaux insoutenables”, a aussi relevé Michael Hewson, de CMC Markets UK.

La tension autour de l’Espagne reste très élevée puisque son taux d’emprunt à 10 ans a battu mercredi un nouveau record depuis la création de la zone euro en début de séance à 7,6%, témoignant de la défiance grandissante des investisseurs envers le pays.

“Compte tenu de la faible probabilité d’une action des responsables européens dans les prochains jours, il n’y a aucune raison évidente d’assister à un apaisement sur les obligations des pays fragiles”, commentent les économistes de Crédit Agricole CIB.

Mardi soir, dans un communiqué commun, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble et son homologue espagnol Luis de Guindos en visite à Berlin, ont estimé que les taux d’emprunt de l’Espagne n’étaient pas conformes à ses fondamentaux économiques.

M. de Guindos va d’ailleurs rencontrer mercredi à Paris le ministre français de l’Economie Pierre Moscovici.

Mais selon les analystes du Crédit Mutuel-CIC, “la rencontre entre les ministres des Finances espagnol et allemand hier n’a guère porté de fruits, voire a mis en exergue la période difficile qui s’annonce cet été alors que les mesures détaillées par les dirigeants européens les 28 et 29 juin peinent à prendre de la consistance”. Et d’ajouter: “Nous n’attendons pas plus d’impact de la rencontre entre Pierre Moscovici et son homologue espagnol aujourd’hui”.

Du côté des changes, néanmoins, l’euro se stabilisait mercredi matin, affichant même une toute petite hausse, après la dégringolade de ses jours derniers.

Vers 07H30 GMT, l’euro valait 1,2108 dollar, contre 1,2068 dollar à 06H00 GMT et 1,2063 dollar mardi soir.