Les migrants tunisiens ont désormais leur agence pour dynamiser l’économie nationale

voyageur-110712-220.jpgL’idée de Mongi Zidi, président d’Archimed, un des fondateurs de ce groupe éditeur de logiciels de gestion de la connaissance pour l’administration et des entreprises en France, qui est intervenu lundi 9 juillet lors de la rencontre des associations de la diaspora tunisienne à l’étranger, est la création d’une plateforme d’intelligence économique portée par la richesse humaine favorisant la veille commerciale, sociétale et technologique en faveur de la Tunisie. En somme, une action soutenue d’échange, d’animation et de réflexion auprès de chaque instance locale et à l’étranger.

Elle rejoint un peu le concept de la création d’une Agence de Migration et développement par le secrétariat d’Etat aux Migrations et aux Tunisiens à l’Etranger.

Auparavant, il va falloir mettre en place un observatoire qui devrait collecter les informations, les étudier, élaborer des instruments d’analyse et en tirer profit dans le sens d’une meilleure connaissance de notre diaspora à l’étranger. «Jusqu’à aujourd’hui, on négligeait complètement nos compatriotes résidant dans des pays étrangers, pour nous, ils servaient tout juste à envoyer de l’argent à leurs familles, ce qui se traduit par des devises pour le pays, et pendant la saison estivale, ils rentraient pour dépenser de l’argent et participer à la dynamisation de l’économie. Il est grand temps de changer cette vision des choses, et le secrétariat d’Etat y veillera», a précisé un proche collaborateur de Houcine Al Jaziri, secrétaire d’Etat aux Migrations et aux Tunisiens à l’Etranger à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à WMC et qui sera publié incessamment.

Il y a tout à faire et à refaire dans le domaine de la migration, et c’est ce qui expliquerait la raison d’être même du secrétariat d’Etat. Les Tunisiens à l’étranger étaient, à ce jour, abandonnés à eux-mêmes; et mis à part l’OTE (Office des Tunisiens à l’étranger) qui n’avait pas de grandes prérogatives, les champs d’actions pour les encadrer, les mettre en réseau les uns les autres, les faire profiter des expériences vécues ici et là étaient plutôt limités. Il est temps de passer à l’action lorsque nous savons que, sur le million de Tunisiens vivant à l’étranger -dont plus de la moitié réside en France-, il y a 100.000 compétences à travers 61 pays de par le monde qui peuvent faire profiter le pays de leurs expertises…

Comment utiliser l’Intelligence Collective au service du développement de la Tunisie? C’est à travers les associations, répond Mongi Zidi, qu’elles soient ailleurs ou en Tunisie (pilotes et/ou relais), lesquelles passeront d’une dynamique individuelle à une dynamique de réseau. Les retombées du savoir et de l’expertise des élites sur la Tunisie restent timides bien que, comme l’affirme Mongi Zidi, «il y a beaucoup de bonne volonté et de disponibilité de toutes les associations tunisiennes en Tunisie et à l’international».

Pour y réussir, la création du Réseau International des Associations Tunisiennes permettrait de regrouper les Associations en Tunisie et à l’international ainsi que les compétences tunisiennes (hommes d’affaires, cadres, universitaires, experts internationaux) partout où elles se trouvent au service de la stratégie nationale afin d’assurer plus de compétitivité et d’attractivité du site Tunisie.

Le secrétariat d’Etat aux Migrations et aux Tunisiens à l’Etranger approuve et soutient, c’est d’ailleurs le but de la création de la Haute instance de la Migration qui aura pour rôle non seulement de cadrer et d’encadrer la communauté des expatriés tunisiens mais de les encourager à jouer un rôle plus important dans les échanges scientifiques, économiques et culturelles entre leurs lieux de résidence et leur pays d’origine.

«Nous tenons à protéger tous les citoyens tunisiens là où ils sont et à veiller à préserver leurs droits à travers des structures institutionnelles et légales. Ils ont autant de droits dans la mise en place des stratégies et des politiques les plus adaptées à leur situation en tant qu’expatriés. Des relations plus étroites seront désormais établies avec les représentations diplomatiques tunisiennes pour résoudre les problèmes se rapportant à la situation sociale des immigrés irréguliers et leur accorder plus d’intérêt». C’était un extrait du discours de Hamadi Jebali, chef du gouvernement à la clôture de la rencontre. Espérons que les actes corroboreront les paroles. Houcine Al Jaziri donnera dans l’entretien qui sera prochainement publié sur WMC une idée plus explicite sur son département et le rôle qui lui incombe en tant que secrétaire d’Etat à la Migration et aux Tunisiens à l’étranger.