Tunisie : Vers la création d’une société de factoring dans le secteur du tourisme

Par : TAP

Lors d’une réunion des professionnels du tourisme, à Hammamet mercredi 27 juin, le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a annoncé la possibilité de créer une société de factoring dans le secteur touristique; proposition qui sera présentée au conseil des ministres afin d’être adoptée au cours du mois de juillet prochain.

Par ailleurs, M. Fakhfakh a indiqué qu’il est difficile, à l’heure actuelle, de résoudre le problème des crédits impayés des professionnels par le biais des mécanismes traditionnels, en l’occurrence le rééchelonnement. Ces crédits, qui datent de plus de 15 ans, sont de l’ordre de 3 milliards de dinars, a -t-il ajouté.

Pour le ministre, l’objectif consiste à créer des sociétés de gestion des actifs, lesquelles seront chargées d’assurer la gestion directe des hôtels.

Dans le dessein de faire face aux problèmes de la zone touristique de Tabarka, le ministre a annoncé le lancement d’un projet gigantesque dans la région, dont l’accomplissement se fera en collaboration avec l’Organisation arabe du tourisme, qui a manifesté l’intérêt d’investir dans ce domaine, en vue d’impulser l’activité touristique dans la ville de Tabarka.

Il se dit optimiste quant à l’amélioration de la situation du secteur du tourisme, relevant que la Tunisie, qui est sortie de la période difficile, devra cependant mettre en place un plan de réforme à long terme dans le secteur touristique. Ce plan permettra de surmonter les problèmes structurels, dont notamment l’endettement du secteur, son caractère saisonnier, l’absence de l’animation et les problèmes environnementaux, qui sont apparus depuis 5 ans (l’érosion marine, la prolifération des algues…).

M. Fakhfakh a annoncé, dans le même contexte, la mise à jour d’un certain nombre d’études stratégiques sur le tourisme, afin d’élaborer une stratégie adéquate qui sera réalisée par une unité indépendante de gestion par objectifs.

S’agissant de la région du Cap Bon, le ministre a insisté sur l’impératif d’animer la ville de Hammamet, qui se présente comme un label du tourisme tunisien, et d’exploiter les potentialités de toute la zone entre les villes de Korbous et de Haouaria, indiquant qu’elle suscite l’intérêt des investisseurs chinois, japonais et arabes.

Répondant aux interrogations des professionnels du secteur, en matière d’endettement, de propreté, de sécurité et de multiplication des intervenants dans le secteur, il a souligné que le ministère œuvre à rattraper le temps perdu dans la réalisation des opérations de nettoyage des plages et de l’environnement extérieur, suite à la création des commissions communes spécifiques.

Il a montré que le tourisme est le seul secteur qui a bénéficié d’une décision de rééchelonnement des dettes en 2012, signalant que cette décision permettra de faire face à la crise conjoncturelle, qu’a connues le secteur en 2011. “Le rééchelonnement ne concerne pas les anciennes dettes impayés par les professionnels”, a-t-il précisé.

Le ministre a, par ailleurs, indiqué en réponse aux questions des professionnels que l’Open Sky (ciel ouvert), que ce dossier sera traité prochainement après l’ouverture de la discussion sur ce sujet (soit à la fin du mois de juin ou au début de juillet). Sur ce plan, il a fait observer que l’open sky ne constitue pas une solution en soi, d’autant plus que le développement du secteur demande beaucoup plus d’efforts pour enrichir et diversifier le produit touristique tunisien en valorisant le patrimoine culturel et civilisationnel que recèle le pays, en faisant connaître les produits artisanaux locaux et tout ce qui concerne le tourisme alternatif et la richesse environnementale.

En réponse à la question relative à l’abandon du séjour totalement payé «all inclusif », au vu de son impact négatif sur la rentabilité du secteur, le ministre a estimé que cela demande la diversification de l’offre et des produits attractifs pour le touriste.

WMC/TAP