Tunisie : Un drapeau en sursis

drapeau-tunisien-110512.jpg La condamnation du jeune salafiste qui a souillé le drapeau national à un sursis de 6 mois offre plusieurs inconvénients: d’abord, le casier judiciaire de ce jeune dont le geste a été commandité par d’autres est entaché à vie, et, d’autre part, il ne sentira pas la sanction. A la limite, et puisqu’on est dans le symbolique, le condamner à un dinar symbolique aurait donné plus de valeur à la sanction morale pour des gens dont les nerfs sont à fleur de peau… et peut-être qu’avec ces gens-là, puisqu’on y est, pourquoi pas 19 coups de fouet… soit un par lettre de verset du drapeau noir qu’ils arborent…

Ceci confirme -comme beaucoup d’autres décisions qui se prennent de plus en plus- la pente savonneuse et dangereuse vers laquelle se glisse notre justice qui hésite entre le droit romain séculaire et certaines composantes du droit musulman dont certaines sont non écrites donc interprétables à souhait.

Car aujourd’hui, il se passe une succession de micro-événements difficilement perceptibles dont la somme peut provoquer un séisme social:

– Le laisser faire juridique et social dans la région de Sejnane que certains auraient transformé en sejnaistan

– La valse hésitation dans l’affaire Nesma TV où on condamne pour une accusation qui n’a pas été retenue par le juge; et pourquoi ce montant, sur quelles bases? il faudrait presque les remercier, Nesma a fait une énorme économie sur son budget promotion après ce jugement…

– L’absence de réaction des autorités qui ont laissé un torchon traiter la présidente du syndicat des journalistes de “vieille fille noire!“ alors que cette dame respire l’intelligence qui manque tant à celui ou celle qui a écrit ce papier! Car ne dit-on pas que le racisme est l’arme du faible?

– Cette histoire floue où 2 policiers sont condamnés pour une balle alors qu’à chaque épisode des Experts on nous montre qu’on peut définir quelle arme a tiré quelle balle.

– Enfin, un curieux reportage sur une des chaînes où on nous démontre que l’affaire de Soliman a été organisée par des gentils enfants de chœur.

Cette ambiance favorise les comportements illégaux et pervers et comme on a pu le constater, les juges se font attaquer à Sidi Bouzid et on assassine odieusement au Kef…

Ajoutez à ça la pagaie permanente de l’Assemblée constituante où l’on traîne et on gagne du temps, et où, semble-t-il, le préambule préparé ne porte pas à l’optimiste; et on se demande à qui profite le salaffairisme de certains politiques qui veulent se venger sur l’histoire de la Tunisie en punissant son peuple!