Tunisie : Avec l’ATUPEE, entreprendre sur les bancs de l’école

Par : Autres

Des outils pédagogiques pour lancer et animer les clubs entreprendre dans les écoles, collèges et lycées, axe focal de l’intervention de l’ATUPEE les 28, 29 et 30 mars pour former des bénévoles animateurs.

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Vouloir faire absolument de nos diplômés de l’enseignement supérieur ou de nos chômeurs des entrepreneurs potentiels, c’est prendre le taureau par les cornes. On ne naît pas tous entrepreneurs, et pour le devenir, le savoir-faire acquis à l’école et l’université, l’expérience professionnelle, de même que l’expertise qu’on peut acquérir sont certes nécessaires mais non suffisants.

Des pays comme le Brésil et certains pays du Sud-est asiatique qui ont travaillé sur le savoir-être depuis près d’une vingtaine d’années et qui ont réussi sur cette voie, sont partis du fait qu’avoir un diplôme universitaire en poche ne préparait ni à la vie professionnelle, encore moins à être chef d’entreprise, c’est tout simplement le stade zéro.

Un entrepreneur est quelqu’un qui est différent des autres, c’est une personne qui identifie des besoins, crée des opportunités porteuses d’éléments innovants puis conçoit et réalise des visions. C’est quelqu’un qui crée une opportunité à partir d’un besoin, prend des risques, passe à l’action, crée un produit ou service, réalise une innovation, une valeur ajoutée à partir de ressources. Contrairement à ce qu’on puit penser, la principale ressource pour l’entrepreneur c’est lui-même, sa créativité et non ses ressources financières. Dans les pays qui ont initié des programmes de formation entrepreneuriale, 80% des jeunes créent des projets sans avoir d’aides financières, ils auront réussi parce qu’ils ont travaillé sur eux-mêmes. La spécificité de l’acte entrepreneurial serait avant tout la reconnaissance et la création d’occasions d’innover, c’est une culture d’entreprise, qui s’apprend et qui permet de développer une vision.

Un entrepreneur est quelqu’un qui crée dans la différence, souvent et avant de commencer, il se bureaucratise, d’où la nécessité de distinguer entre l’acte entrepreneurial, qui seul génère des activités innovantes, et les autres rôles, l’acte managérial, stratégique et technique.

Dans notre pays, malheureusement, l’enseignement scolaire et universitaire reste basé sur la standardisation et l’uniformité, ce qui ne permet pas aux jeunes de développer leur créativité, voire les éléments de différenciation, à la base de pratiques innovantes et qui s’apprennent graduellement dans la formation entrepreneuriale. Des pays comme le Brésil et certains pays du Sud-est asiatique ont initié des programmes pilotes d’une journée hebdomadaire pour apprendre aux jeunes à développer des attitudes entrepreneuriales, des comportements sociaux.

Chez nous en Tunisie, on demande à la population la plus fragilisée, celle qui est démunie par le chômage et qui est la plus éloignée de la créativité, celle qui n’a pas connu l’esprit créatif, ni à la maison ni sur les bancs de l’école, de se jeter dans l’entrepreneuriat.

Autre handicap sérieux, le fait que notre formation scolaire développe généralement la pensée analytique au détriment de la pensée intuitive, alors qu’en créativité, le besoin se place sur la pensée intuitive. Un entrepreneur est un visionnaire, c’est quelqu’un qui va développer des produits et des services qui ne sont pas facilement acceptés par le mode mental du moment.

D’où l’initiative de l’Association tunisienne de l’entrepreneuriat et de l’essaimage (ATUPEE), outre ses efforts de diffusion de la culture entrepreneuriale avec ses différents partenaires institutionnels, dont l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation) avec laquelle elle a signé récemment une convention de partenariat pour travailler sur les pépinières d’entreprises, ce souci d’étendre son action de sensibilisation à l’amont de la chaîne de valeur, à savoir l’école, le collège et le lycée.

Les séminaires des 27, 28 et 29 mars 2012 sont destinés aux bénévoles, qu’ils soient enseignants ou non, qui recevront les outils pédagogiques pour lancer les clubs entreprendre respectifs de ces trois niveaux. Ces bénévoles seront formés par une équipe d’enseignants chercheurs en entrepreneuriat, ils auront pour mission de co-animer des clubs entreprendre dans les écoles primaires, les collèges et les lycées secondaires avec l’aide des ministères concernés, pour initier le plus tôt possible nos élèves à la créativité qui seule peut générer l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat est une question de génération, ce n’est jamais trop tard pour commencer, on pourra généraliser l’apprentissage des méthodes entrepreneuriales à tous les niveaux de l’enseignement dans la mesure du possible…en temps opportun.

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