Tunisie-Médias : Les nouveaux habits de l’après-14 janvier!

presse-30072011-320.gifOutre le lancement de nouveaux supports, l’après 14-janvier 2011 a été marqué par un développement de projets qui prennent à bras-le-corps les nouvelles technologies.

Tracer à travers quelques témoignages de professionnels des médias l’évolution du paysage médiatique tunisien depuis l’avènement de la révolution du 14 janvier 2011. Voici l’objectif principal du débat organisé par Sigma Conseil, un cabinet spécialisé en matière de marketing et de médias, initié par l’Open Sigma, samedi 21 janvier 2012, au siège de l’UTICA (Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat), à Tunis, sur le thème «Nouvelle donne politique, nouveaux médias. Quel modèle économique? Quelles stratégies? Présentation de supports nés après le 14 janvier 2011».

Pas moins de neuf intervenants se sont succédé à la tribune pour présenter leur projet. A commencer par Zied Krichène, le rédacteur en chef du Maghreb, un quotidien lancé il y a cinq mois pour accompagner la nouvelle étape que connaît la presse tunisienne longtemps domestiquée par les pouvoirs publics.

Il s’agit, indique du reste, le rédacteur en chef du Maghreb, d’une mutation: «Le Maghreb a été lancé dans les années quatre-vingt sous la forme d’un hebdomadaire bilingue au service de la pluralité des idées. Un défi d’autant plus important que ce journal a choisi le style focalisant et non le style vitrine qui “offre un peu de tout dans sa Une“ lui préférant donc de focaliser l’intérêt du lecteur sur un seul sujet».

«Mettre en perspective l’actualité»

Du coup, les conférences de rédaction ne ressemblent plus à celles que d’ordinaire sont organisées dans les rédactions. «On ne s’intéresse pas à tout, mais au thème principal. Sur ce quoi on va réagir, l’angle d’attaque et d’analyse du jour», dira Zied Krichène.

Car Le Maghreb s’est voulu un quotidien au servi de l’analyse des faits et non de la présentation des faits: «au service d’une analyse et d’une mise en perspective de l’actualité».

Autre média né après le 14 janvier, TWT (Tunisia World Tv), dont le promoteur, Issam Khériji, est venu présenter. Ce dernier patron de la SPAD (Société de production Audio-visuelle) connaît bien les arcanes du paysage audio-visuel. Il entend lancer son projet le 20 mars 2012. Avec au programme une télévision généraliste qui touche pratiquement à tout.

Issam Khériji profite du débat pour exposer des images de ce que TWT diffusera: fictions, programmes sportifs, enquêtes et reportages… Avec le souci de relever le défi d’éditer un service accessible au plus grand nombre et d’épouser les nouvelles technologies: TWT est déjà sur Internet et a programmé une application sur le mobile.

«Un hypermarché digital»

Autre projet présenté dans la rencontre, celui de Tunisvisons, un magazine people dirigé par Heykel Chaâri, ancien animateur vedette de la télévision tunisienne, qui entend lancer en avril 2012 ce qu’il appelle «un hypermarché digital». C’est-à-dire 12 sites spécialisés qui offrent des contenus et des espaces publics dédiés s’adressant pour chacun à un micro-public.

Les nouvelles technologies sont du reste largement présentes dans bien de projets médiatiques sortis de la révolution du 14 janvier 2011. Ainsi en est-il du projet de Business Technologie que son promoteur, Imed Mabrouk, est venu exposer à la tribune de l’Open Sigma. Il s’agit d’intégrer des messages publicitaires dans les jeux vidéo. On comprend l’enjeu: des amateurs de jeux vidéo passent des heures entières en face de l’écran de télévision ou de l’ordinateur. C’est dire l’intensité de l’exposition à des messages publicitaires qui peuvent s’incruster, par exemple, dans l’enceinte d’un terrain de basket-ball où se déroule une compétition.

Les nouvelles technologies ont été également au rendez-vous de l’intervention de Thomas Botta de la société Mondize qui se présente comme un regroupement de publicité et se veut «un espace sur Internet regroupant des régies publicitaires, des annonceurs et des médias».

Mondize entend, à ce propos, commencer à commercialiser très bientôt des espaces publicitaires sur le réseau social Facebook et «en argent tunisien». Ce qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de promotion aux opérateurs tunisiens au sein du plus grand média tunisien. Les Tunisiens ont quelque 2,7 millions de comptes sur Facebook.