La Chine fixe ses orientations pour 2012 alors que son économie ralentit

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à Pékin, le 12 décembre 2011 (Photo : Mark Ralston)

[12/12/2011 09:04:20] PEKIN (AFP) Les hauts responsables chinois se sont retrouvés lundi pour décider des grandes orientations en 2012 de la deuxième économie de la planète, confrontée à un ralentissement de sa croissance en raison des difficultés en Europe et aux Etats-Unis.

La Réunion centrale sur le travail économique, principal rendez-vous annuel sur ce thème, est la dernière avant le prochain Congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui renouvellera la direction du pays à l’automne 2012, pour la première fois en dix ans.

Cette réunion à huis clos intervient alors que la croissance du Produit intérieur brut (PIB), de 10,4% l’an dernier, devrait être de 9,2% en 2011. Elle est attendue entre 8% et 9% l’an prochain, un taux qui ferait rêver bien des pays mais qui serait le plus faible en Chine en plus de 10 ans.

Lors d’une réunion la semaine dernière, le Bureau politique a décidé que la Chine allait continuer d’appliquer une politique monétaire “prudente” et une “politique budgétaire de soutien à l’économie” en 2012, afin d’éviter tout coup d’arrêt brutal de la croissance.

La politique économique visera à “assurer une croissance stable et relativement rapide”, a précisé l’agence officielle Chine nouvelle.

Le Bureau politique a donc donné le ton pour la réunion de cette semaine, qui est présidée par le chef de l’Etat Hu Jintao, et à laquelle participent les dirigeants du Parti, du gouvernement et du parlement, des provinces, les chefs de l’armée et les patrons des grandes entreprises d’Etat, selon le site internet du PCC.

La liste des participants, ainsi que le lieu de la réunion de trois jours, n’ont pas été rendus publics.

Les futurs dirigeants du pays devraient en tous cas être de la partie. S’il ne fait plus de doute que l’actuel vice-président Xi Jinping devrait succéder à Hu Jintao, et que le vice-Premier ministre Li Keqiang est appelé à remplacer l’actuel chef du gouvernement Wen Jiabao, la bataille reste encore ouverte pour d’autres postes, selon les observateurs.

Les dirigeants chinois doivent se préparer à affronter “une économie qui s’affaiblit sur le plan intérieur et un environnement extérieur instable, ainsi qu’à “agir rapidement” si nécessaire l’an prochain, a averti lundi dans un éditorial le China Daily.

“La conférence va probablement donner la priorité au soutien à la croissance” notamment à travers la politique budgétaire, selon le quotidien de langue anglaise.

La hausse des exportations, moteur de l’économie chinoise, a chuté de 24,5% en août à 13,8% en novembre en rythme annuel, la crise de la dette en Europe, premier débouché des produits chinois, commençant à se faire ressentir.

L’augmentation de la production industrielle était le mois dernier au plus bas en plus de deux ans, tandis que l’activité de l’industrie manufacturière, très dépendante des exportations, a même reculé en novembre pour la première fois en 33 mois.

Les mesures de resserrement monétaire mises en oeuvre depuis l’automne dernier ayant commencé à porter leurs fruits, avec une inflation revenue à 4,2% le mois dernier après un pic de 6,5% en juillet, le gouvernement a gagné de la marge de manoeuvre.

Fin novembre, la banque centrale a baissé les réserves obligatoires des banques pour la première fois en près de trois ans, leur permettant de prêter davantage.

Mais “il n’y a pas de mesures d’assouplissement agressives dans les tuyaux”, estime Ren Xianfang, d’IHS Global Insight.

“Cela signifie que nous pourrions voir une légère accélération de la hausse de la masse monétaire et des nouveaux prêts, mais la probabilité d’une baisse des taux d’intérêt est plutôt faible”, selon elle.

Il est aussi improbable que Pékin rouvre en grand les vannes du crédit comme cela avait été le cas en 2009 et 2010, pour contrecarrer les effets de la crise financière mondiale.

Les résultats de la rencontre devraient être annoncés mercredi, à l’issue des travaux.