Finance : L’ordonnance d’IDEES pour sauver les banques tunisiennes

bct-0110-320.jpgDire que les banques tunisiennes se portent mal est une lapalissade. Et les sortir de leur situation est d’autant plus nécessaire et urgent que la Tunisie est confrontée, depuis le 14 janvier 2011, à une conjoncture économique et sociale des plus difficiles.

Aussi, après avoir traité de plusieurs autres dossiers non moins «chauds» et compliqués (marché de l’emploi, sécurité sociale, etc.), IDEES (Initiative pour le Développement Economique et Social), le think tank mis sur pied par Elyès Jouini, s’est penché sur la situation des banques. Le travail sur ce dossier a donné naissance à un rapport produit par Dhafer Saïdane, enseignant à Skema Business Scholl –Université Lille Nord de France et expert auprès des Nations unies – Commission Economique pour l’Afrique, Bureau Afrique du Nord.

Après avoir fait quatre constat concernant le système bancaire tunisien –fortement atomisé, peu compétitif, dominé par de grandes banques familiales, et évoluant dans un environnement antiéconomique pesant-, la note de synthèse du rapport rendue publique depuis peu propose dix mesures pour redresser la barre.

La première consiste à faire l’effort de se mettre aux standards internationaux, notamment en matière de gouvernance. La deuxième a trait à l’inévitable restructuration du secteur qui devrait «se traduire par un désengagement progressif et prudent de l’Etat, un accès mesuré et contrôlé des banques étrangères au marché local, l’ouverture du capital des banques familiales» et l’introduction de produits et services bancaires «utiles au financement de l’économie dans le respect des équilibres entre les 24 gouvernorats» constituant six régions avec des potentiels différents.

Troisième remède, la recherche «d’une meilleure efficience. Le quatrième est l’assainissement du système bancaire «pour qu’il joue enfin son rôle de moteur de croissance, notamment au niveau régional et de lutte contre l’exclusion au plan social». A cet effet, la note préconise la création de banques régionales de financement qui «devront s’appuyer» sur le réseau national des 30 pépinières d’entreprises et la Caisse de dépôts et consignations «qui canalisera des ressources à long terme» destinées à des investissements régionaux.

La cinquième mesure a trait à la poursuite d’«une libéralisation financière prudente» évitant «la démesure et les mimétismes inutiles». La sixième devrait prendre la forme d’une fusion entre la STB et la BH afin de donner naissance à un «champion national». Afin de pouvoir continuer à contribuer au financement de l’économie, les banques –septième mesure- devraient améliorer l’analyse du risque et la formation.

Car, conclut l’auteur de la note, «l’économie tunisienne a plus besoin aujourd’hui d’un modèle économique fondé sur des banques solides et entreprenantes que d’un marché financier soumis aux soubresauts internationaux et source de volatilité sur les taux».

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