Tunisie-Entreprises : COGITEL Sfax sous haute surveillance syndicale

Une bien triste journée que celle du lundi 31 octobre, pour la société COGITEL à Sfax, déplore Slim Zghal, son PDG. 24 personnes ont été prises en otage par des «casseurs» de l’Union générale des travailleurs de Tunisie, région de Sfax. Et nombre d’employés ont été blessés parmi les 70 autres qui ont voulu se rendre à leur lieu de travail. Parmi eux, il y en a un qui a été transporté en urgence à la clinique d’El Alia.

Le conflit entre les représentants syndicaux et la direction COGITEL ne date pas d’aujourd’hui. On s’attendait à un épilogue lundi 31 octobre, mais d’après Ali Ben Romdhane, membre du Bureau exécutif de l’UGTT Tunis, l’absence de Slim Zghal, à une réunion avec les responsables syndicaux au gouvernorat de Sfax pour un accord final aurait été très mal perçue. «Nous avons appelé les représentants de l’UGTT à Sfax à annuler la grève et reprendre le travail, nous croyons savoir qu’aujourd’hui, mardi 1er novembre, il y a eu une reprise».

Il faudrait rappeler à ce propos qu’un accord pour la reprise du travail avait d’ores et déjà été signé le 19 septembre. Suite à cela, COGITEL a retiré des plaintes déposées à l’encontre de personnes accusées d’actes d’agression dont un a causé un traumatisme crânien et un autre a endommagé le tympan d’un employé. L’UGTT a toutefois contesté les mesures disciplinaires décidées contre les agresseurs, ce qui a eu pour conséquence un nouveau préavis de grève. La maxime «Onssor Akhaka, Dhaliman aw madhlouman» (Il faut soutenir ton frère dans le tort ou la raison) revêt ici toute sa signification…

Pour le PDG de COGITEL, l’UGTT Sfax est en train de jouer sur l’avenir des ouvriers de l’usine en risquant le tout pour le tout, y compris la fermeture définitive de l’entreprise et la mise en chômage de 200 personnes vivant de leurs salaires à COGITEL.

Toutes les grèves décidées par la représentation régionale de l’UGTT Sfax ont eu lieu malgré les accords de reprise signés avec le syndicat de base de la société. Le gouverneur de Sfax lui-même n’a pas pu imposer son autorité pour annuler une grève alors qu’elle n’est pas légale en situation d’urgence.

Les syndicalistes n’ont pas respecté le droit des autres à vouloir travailler et les ont menacés lundi 31 octobre aux armes blanches. Ni police ni garde nationale n’ont pu protéger les travailleurs. Des individus étrangers à l’usine ont infesté les entrées de l’usine et y ont bloqué tout accès.

En l’absence d’une intervention des forces de l’ordre, les employés de l’usine ont voulu forcer l’accès, sans succès, puisque c’est «Mohamed Chaabane» de l’UGTT Sfax qui a imposé sa loi en empêchant les autres de travailler.

A Sfax, regrettent nombre d’observateurs, l’UGTT est devenue la nouvelle dictature, ses excès sont devenus légion. On aurait organisé un mariage à l’Hôpital Hédi Chaker, privés les patients pendant 2 jours de nourriture, la clinique Megnie aurait été assaillie par des syndicalistes, et le médecin de garde agressé et chassé; sans parler de Galpharma fermée depuis plus de 5 mois.

Vive la révolution et que la volonté du «peuple» soit faite!

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