Le patron d’Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon rempile pour quatre ans

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/07/2011 21:53:59] PARIS (AFP) A 65 ans, Pierre-Henri Gourgeon a été reconduit jeudi pour un second mandat à la tête d’Air France-KLM, à l’issue de l’Assemblée générale des actionnaires, pour un mandat de quatre ans au cours duquel il devra notamment organiser sa succession.

Le Conseil d’administration a décidé jeudi soir de le renouveler aux postes de directeur général d’Air France-KLM et de directeur général d’Air France. Lors de l’Assemblée générale jeudi après-midi, les actionnaires avaient voté à 94,07% le renouvellement de son mandat d’administrateur, étape indispensable à son maintien à la tête du groupe franco-néerlandais.

Malgré un premier mandat très difficile marqué par l’effondrement d’Air France Cargo, dû à la crise, et le terrible accident du vol Rio-Paris, M. Gourgeon n’a jamais caché son envie de poursuivre une mission débutée en 2009 après avoir été, pendant près de douze ans, numéro deux.

Après de longs mois de spéculations sur son possible remplacement, son renouvellement s’inscrit dans la continuité et tient aussi à la volonté de prendre le temps d’organiser la relève.

“Compte tenu de mon âge, ma succession future n’est pas si loin”, selon ses propres mots.

En ouverture de l’Assemblée générale, Jean-Cyril Spinetta, président du groupe, a d’ailleurs annoncé mener “une réflexion pour faire évoluer la gouvernance en distinguant le directeur général d’Air France-KLM du directeur général d’Air France et de celui de KLM”.

Autrement dit, le groupe compte créer un poste distinct à la tête d’Air France. Actuellement, M. Gourgeon a la double casquette de patron d’Air France-KLM et d’Air France. En 2010/2011, sa rémunération s’est élevée à plus de 1,3 million d’euros, dont 562.500 euros de part variable.

Cette réorganisation a un double objectif: structurer le groupe afin qu’il puisse accueillir d’autres compagnies, selon M. Spinetta et tester un candidat à la succession de M. Gourgeon en le plaçant aux manettes d’Air France.

Plusieurs noms circulent déjà. En externe, l’arrivée d’Alexandre de Juniac, directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy jusqu’à son départ au FMI, est évoquée.

En interne, Bruno Matheu, directeur général adjoint d’Air France-KLM chargé du marketing, ou encore de Florence Parly, directrice du cargo et ancienne secrétaire d’Etat au Budget du gouvernement de Lionel Jospin, sont des pistes possibles.

En parallèle, le directeur général aura d’autres chantiers à mener à bien. “Nous souhaitons développer notre relation avec le client (…). Ca fait partie du retour d’expérience de la neige”, a expliqué à l’AFP M. Gourgeon.

Le groupe compte aussi développer des partenariats avec d’autres compagnies, notamment en Inde ou en Amérique latine. “C’est une bonne façon de résister aux compagnies du Golfe qui n’arrivent pas à entrer dans une alliance”, selon lui.

Les actionnaires ont par ailleurs approuvé -à 83,95%, score assez faible pour une assemblée générale- l’arrivée au conseil d’administration de l’ex-secrétaire général de l’Otan et ancien chef de la diplomatie des Pays-Bas, Jaap de Hoop Scheffer. Son nom a été proposé par l’Etat néerlandais en remplacement de l’ancien commissaire européen, Frits Bolkestein.

Aucun dividende ne sera versé aux actionnaires, suscitant le mécontentement de plusieurs d’entre eux présents jeudi. Air France-KLM privilégie la poursuite de la réduction de son endettement. Fin mars, la dette nette du groupe s’élevait à 5,89 milliards d’euros.

En 2010/11, Air France-KLM a dégagé un résultat net de 613 millions d’euros contre une perte de 1,56 milliard un an auparavant. Un redressement dû à la cession d’un tiers de sa participation dans Amadeus (système de réservations) qui lui a rapporté 1,03 milliard.