Tunisie : l’APII fait ce qu’elle peut, en attendant les réformes

Le vent de la réforme frappera tous les domaines en Tunisie. La révolution a
dévoilé les lacunes persistantes qui, outre la corruption et la mauvaise
gestion, ont été à l’origine de cet état de frustration que le peuple tunisien a
vécu pendant des décennies. Pour sa part, l’Agence de Promotion de l’Industrie
et de l’Innovation compte assurer sa propre réforme.

Sous tutelle du ministère de l’Industrie et de la Technologie, l’APII devra
jouer dorénavant un rôle essentiel dans la promotion de l’investissement au
niveau national, et essentiellement régional. Une vocation qui, même si elle est
consacrée par la présence d’antennes dans les régions, n’était pas assez
développée vu les défaillances de l’ancien régime au niveau du développement
régional.

Souci régional…

D’ailleurs, Férid Tounisi, PDG de l’APII, nous informe qu’une rencontre sera
organisée, les 16 et 17 novembre 2011, sous le thème “création d’entreprise et
innovation“. «C’est un événement qu’on va essayer de faire à l’instar de Planète
PME, qui s’est déroulé dernièrement en France, et auquel la Tunisie a participé.
Nous allons regrouper un grand nombre de jeunes promoteurs de tous les
gouvernorats pour exposer leurs problèmes et aussi proposer des voies de
réforme», précise-t-il.

Il s’agit de renforcer le rôle de l’agence au niveau de la création
d’entreprise. La réflexion porte sur la consolidation des efforts de l’agence
mais aussi des parties concernées (public ou privé) pour la promotion de cette
activité. L’un des axes de réforme concerne aussi la révision de la bourse de
sous-traitance pour être une bourse pour le partenariat technologique
international afin de favoriser l’attraction des investissements étrangers. «Ce
qui n’est pas en compétition avec les activités de l’Agence de promotion de
l’investissement extérieur», prévient-il.

Révision des lois…

M. Tounisi estime aussi qu’une révision des lois devra s’effectuer,
essentiellement le
Code des investissements. Celui-ci doit être révisé pour
s’adapter à la nouvelle donne et s’orienter encore plus vers les régions. Une
démarche qui prendra du temps, c’est sûr. «Actuellement, nous devons exploiter
ce qui est disponible le plus souvent possible en attendant les réformes. Il
s’agit aussi d’essayer de faciliter les procédures et de renforcer l’engagement
de la société civile en étant un interlocuteur qui facilite la coordination
entre les différents acteurs», explique-t-il.

Une lacune qui persiste dans les régions où l’absence d’interlocuteurs constitue
un obstacle pour l’attraction des investissements. Ce qui s’ajoute à d’autres
lacunes plus structurelles, telles que l’infrastructure, la motivation
d’investir et la définition de la façon selon laquelle on peut attirer les
investissements.

D’un autre côté, il s’agit de réviser le travail des pépinières en améliorant
les activités d’accompagnement et de formation. Le but est aussi de fournir aux
jeunes promoteurs des services qui leur permettent de développer leur propre
entreprise en dehors de la pépinière. M. Tounsi annonce, d’ailleurs, la création
d’une nouvelle pépinière à La Manouba. Un task force a été créé spécialement
pour encadrer les pépinières. Il est composé d’ingénieurs et cadres issus des
centres techniques. Au programme aussi, la réalisation d’une étude sur la
pérennité de l’entreprise et les possibilités d’améliorer son rendement.