TVA au restaurant 2 ans après : les créations d’emploi mises en avant

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un restaurant de Caen le 22 juillet 2009 (Photo : Mychele Daniau)

[30/06/2011 10:31:23] PARIS (AFP) “Avancées sociales”: les restaurateurs n’ont que ces mots à la bouche pour dresser un bilan, deux ans après la baisse de la TVA dans le secteur, mettant en avant créations d’emplois et hausses de salaires, alors que les prix, qui ont peu baissé, pourraient repartir à la hausse.

Fin mars, le secteur des hôtels et restaurants comptait 44.600 salariés de plus qu’au 30 juin 2009, veille de l’entrée en vigueur de la TVA à taux réduit, 5,5% au lieu de 19,6% (sauf pour les alcools).

“Le contrat est rempli”, se réjouissent les professionnels, rappelant qu’ils s’étaient engagés à créer “20.000 emplois” pérennes en deux ans. Mais ils oublient que leurs promessent portaient précisément sur des “emplois supplémentaires”, dans un secteur qui créait bon an mal an 15.000 emplois, sauf en 2008 où il en avait détruit 8.000.

Pour le secrétaire d’Etat au Commerce et au Tourisme Frédéric Lefebvre, les engagements en matière d’emploi ont “été dépassés”. Il a même souligné le “record” enregistré au 1er trimestre 2011 (+13.900 emplois) estimant que cela démontrait “les effets bénéfiques à long terme de cette mesure”.

En avril, le gouvernement a demandé au patronat de la restauration de poursuivre ses efforts et de créer au moins 20.000 emplois par an jusqu’en juillet 2015.

“Le secteur recrute en masse, notamment pour la saison, et devrait continuer en septembre”, explique-t-on à l’Umih, principal syndicat du secteur. Pôle emploi a recensé “plus de 200.000 projets d’embauche” dans le secteur, souligne une porte-parole du syndicat.

La TVA à 5,5% “n’est pas à l’origine de la totalité des recrutements nets constatés dans la période”, tempère de son côté HR Infos, site internet spécialisé, auteur d’une enquête très fouillée, qui rappelle qu’aucune étude n’a mesuré les effets respectifs de la croissance et de la baisse de la TVA sur l’activité des cafés, hôtels et restaurants.

Même regard “dubitatif” de Stéphane Fustec, secrétaire de la fédération CGT Commerce pour qui “il est impossible de faire le distingo”.

Le syndicaliste dresse cependant un “bilan satisfaisant du volet social”, soulignant les hausses de salaires (+3,05% de salaire moyen par tête), la prime TVA (jusqu’à 500 euros par an), les congés supplémentaires (2 jours), la mutuelle obligatoire.

Soit au total “entre 600 et 700.000 euros reversés au salariés”, estime-t-il. Le patronat évalue de son côté cette amélioration des revenus à “plus d’un milliard d’euros par an”.

Sur le volet de la baisse des prix, les consommateurs ont été déçus. Les -1,2% enregistrés par l’Insee dès juillet 2010 n’ont pas été suivis d’autres baisses notables.

Deux ans après, compte tenu des changements de carte, les comparaisons deviennent difficiles. Cependant, l’inflation, calculée par l’Insee, a été de 4% depuis juillet 2009, alors que restaurants et cafés n’ont augmenté leurs prix que de 1,4%.

“Aujourd’hui, notre préoccupation c’est de contenir les prix” face à l’augmentation du coût des matières premières, s’inquiète Didier Chenet, président du Synhorcat, syndicat de restaurateurs.

Selon des chiffres publiés début mai et portant sur l’année 2009, les comptes des 137.000 entreprises du secteur se sont cependant sensiblement améliorés dans les mois qui ont suivi la baisse de la TVA.