Pour son premier ministre, la dette de la Grèce est “viable”

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éou parle avec Jurgen Stark, de la Banque centrale européenne, le 17 mai 2011 (Photo : Aris Messinis)

[17/05/2011 20:24:38] ATHENES (AFP) Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a jugé mardi soir “viable” la dette de son pays, et écarté la perspective d’une restructuration, alors que l’option d’un rééchelonnement gagnait en vigueur en Europe.

“Nous prendrons toutes les mesures nécessaires” pour réduire le déficit public, dans le but “d’obtenir à partir de 2014 un excédent budgétaire primaire”, a déclaré M. Papandréou ouvrant près d’Athènes une conférence organisée par le magazine Economist sur l’économie grecque.

“Cela réduira le rapport de la dette au PIB, et rendra la dette grecque viable”, a-t-il ajouté.

Il a reconnu que de plus en plus d’analystes et décideurs économiques tablaient désormais sur une restructuration de la dette grecque, mais a réaffirmé son opposition à une telle solution à l’envolée de la dette souveraine grecque à plus de 150% du PIB cette année.

“Nous, le gouvernement grec, les institutions européennes et les autres pays de l’eurozone continuons tous de croire que le coût dépasserait les bénéfices potentiels”, a-t-il ajouté.

“Donc, nous continuons à faire le nécessaire, créer un excédent primaire, relancer l’économie via des réformes structurelles et utiliser nos biens pour réduire la dette. Toutes les autres discussions sont une distraction et nous refusons d’y entrer”, a-t-il insisté.

M. Papandréou s’exprimait alors que plusieurs responsables européens, au premier rang desquels le chef de la zone euro, Jean-Claude Juncker, ont ouvert la voie à une “restructuration douce” de la dette grecque à condition qu’Athènes donne des gages en privatisant beaucoup plus vite que prévu pour renflouer ses caisses, et en économisant davantage afin de tenir ses promesses de réduction de déficit.

Si la Grèce fait des efforts, “nous devrons voir alors s’il est possible d’avoir une restructuration douce de la dette grecque”, a dit M. Juncker, lors d’une conférence mardi.

La restructuration “douce” passe par des délais plus longs pour rembourser et éventuellement une baisse de taux d’intérêt.

Le dirigeant socialiste grec a par ailleurs appelé à une “entente nationale” sur ce programme de redressement économique, dicté au pays par la zone euro et le Fonds monétaire international en échange de son sauvetage en mai 2010 via le déblocage d’un prêt de 110 milliards d’euros.

Auparavant, M. Juncker et le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, avaient sommé la classe politique grecque de trouver un consensus sur la cure d’austérité, en faisant même, selon les médias grecs, une condition de la poursuite du soutien européen au pays.

Le chef de l’opposition de droite, Antonis Samaras, n’en a pas pas moins continué à tergiverser mardi.

Il a affirmé à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat son accord avec les “objectifs” du plan mais réitéré son opposition à “la politique actuelle erronée”, revendiquant son “devoir” de s’opposer à toute mesure néfaste “pour la patrie”.