Tunisie : «Nous aurons besoin de trois ans pour achever le chantier de la transformation de Magasin Général», indique Tahar Bayahi

tahar-bayahi-magasin-general-1.jpgWMC: Cela fait trois ans que les groupes Bayahi et Poulina Group Holding ont repris le groupe Magasin Général. La situation du groupe a-t-elle évolué conformément à vos prévisions?

Tahar Bayahi: Je suis surpris à chaque fois que je réalise que trois années se sont écoulées depuis la reprise de Magasin Général, car je n’ai pas vu le temps passer. Il n’y a pas eu un seul moment de répit. L’aventure a été exceptionnelle. Et je pense que les résultats, ou les prémices de résultat, en témoignent.

Lorsqu’on compare la situation de l’entreprise au départ et aujourd’hui, on se rend compte du chemin parcouru.

Indiscutablement, la difficulté je ne dirai pas qu’elle a été sous-estimée, mais qu’elle a été méconnue. Nous avons été surpris par de bonnes choses et par des difficultés.

Nous sommes d’abord surpris par l’attachement de la clientèle à cette enseigne, à cette marque. Magasin Général est une marque qui a du contenu, de la consistance, de la crédibilité. C’est la partie la plus importante que nous avons achetée et que nous essayons aujourd’hui, par tous nos moyens, de consolider. Cette marque provient d’une chose: la force du sentiment d’appartenance du personnel à cette vieille maison.

La difficulté provient de la complexité de l’exercice qui consiste à réorienter la culture de l’entreprise sans la casser.

Le modèle de magasin que nous avons mis en place plaît apparemment aujourd’hui. Les résultats sont là, très bons, à Tunis et dans les régions.

Quand le chantier de transformation de la chaîne de supermarchés Magasin Général prendra-t-il fin?

La transformation la plus importante a été faite. Il y a un deuxième chantier de transformation des magasins. Il a pris un peu plus de temps que prévu. Aujourd’hui, nous sommes résolus à faire la chose suivante: amener en même temps et l’expansion des magasins, parce que nous avons remarqué que ce chantier prend plus de temps puisqu’il met en action des voisins, des autorités locales, des contextes extrêmement particuliers. Donc, mener de front l’expansion, qui a déjà démarré, et la remise en état des magasins, nous permettraient certainement de maintenir un rythme de croissance élevé.

Nous voulons développer notre présence à la fois dans les villes côtières et les régions de l’intérieur. Nous projetons, par exemple, de nous implanter à Médenine. C’est ce que nous comptons faire. Et nous aurons besoin de trois ans pour achever le chantier.

Vous commencez à rechercher les opportunités d’implantation en dehors de la Tunisie. Vous n’avez pas pu saisir celle qui s’est présentée à vous récemment au Maroc. Pourquoi?

Il y a eu une opportunité à un moment donné de nous implanter au Maroc. C’était un projet de taille équivalente à Magasin Général qui nous aurait fait doubler de taille. Malheureusement, cette opportunité n’est plus d’actualité.

Pourquoi ?

Parce que l’affaire a été reprise par d’autres.

La Libye, où les groupes Bayahi et Poulina Group Holding sont présents, est-elle mûre pour l’implantation d’une activité dans la grande distribution?

Tous les pays de la région ont aujourd’hui le niveau de vie permettent l’implantation d’une activité de grande distribution moderne d’une manière efficace et rentable. Toutefois, le contexte législatif, les lois, régissant le commerce ne permettent pas nécessairement des implantations directes.

Et vous êtes en train de chercher un partenaire?

Nous sommes en train d’essayer de mettre en valeur notre expérience de 30 à 40 ans de connaissance de ces pays. Mon père, Paix à son âme, a commencé aussi bien avec la Libye qu’avec l’Algérie –et un peu moins le Maros- et y avait donc un relationnel très important que nous avons préservé et essayons aujourd’hui de mettre à profit pour le développement de nos affaires..