Tunisie-Santé : Les nouvelles ambitions du secteur des cliniques privées à Sfax

Par : Autres

boubaker-zakhama.jpgL’unique Chambre syndicale dédiée au secteur sur le plan régional, la Chambre syndicale des cliniques privées de Sfax est un exemple à méditer reflétant l’image d’un secteur en pleine expansion. Sa création en 2002 répondait, en effet, à un besoin urgent qui se faisait ressentir pour mettre de l’ordre dans une profession qui s’est rapidement développée dans la région au point que la Chambre nationale de Tunis, présidée par Boubaker ZAKHAMA, ne peut plus gérer son lot de préoccupations très grandissant.

Pour son président, Youssef GHAYAZA, qui est en même temps vice-président de la Chambre nationale, “l’impact socioéconomiquede cette structure se confirme jour après jour tant le secteur des cliniques privées dans la région de Sfax connaît des avancées considérables aux plans des investissements réalisés, de la création d’emploi, de la qualité des services dispensés, de la masse de clientèle et de l’émergence de ce qui est appelé aujourd’hui le tourisme de santé”.

Le secteur procure, selon M. GHAYAZA, près de deux mille postes d’emploi directs parmi les paramédicaux et les ouvriers sans compter les médecins dont le nombre frôle les 500, soit le nombre des médecins de libre pratique à Sfax.

Volet équipement, le secteur, représenté par les dix cliniques et polycliniques de la région (le onzième est en cours de construction), a atteint un niveau assez développé avec notamment deux IRM, 3 unités de lithotripsie, 6 scanners et de deux salles de caté.

Depuis sa création, il y a maintenant huit années, la Chambre de Sfax s’est attelée à uniformiser les normes d’organisation des structures sanitaires privées, à savoir les cliniques (unidisciplinaires), les polycliniques (pluridisciplinaires) et les hôpitaux privés qui sont la forme d’organisation avancée des polycliniques ayant franchi le seuil des 100 lits. L’hôpital privé possède des propriétés plus développées en termes d’organisation de travail, de spécialités, de ressources humaines, d’équipements médicaux, de prestations et autres. D’ailleurs, on commence à réfléchir sérieusement à la création de ce type d’institutions hospitalières à Sfax à l’image de ce qui a été fait à Tunis où on en compte déjà deux, tant le secteur des cliniques privées dans la région enregistre une évolution rapide, déclare le président de la Chambre régionale.

La concurrence avec le secteur privé ne se pose pas pour lui. Il préfère parler d’une “complémentarité” entre les deux systèmes, public et privé, même si d’aucuns pensent que le niveau des soins est beaucoup plus développé dans le privé dans la majorité des spécialités.  

Le secteur privé voit le niveau élevé de savoir-faire de son corps médical au secteur public où ont été formés la plupart des médecins, avoue M. GHAYAZA. Et d’ajouter: “l’apport de l’Etat consiste également en la législation très développée et le contrôle systématique et régulier des autorités de tutelle (ministères de la Santé publique, des Finances et celui du Commerce) ayant concouru aux prestations sanitaires privées de haut niveau atteint jusqu’à présent. Lequel niveau a permis de consolider l’image de marque des cliniques privées en Tunisie, sur le triple plan africain, arabe et international. C’est pour cela que nous plaidons toujours pour une consolidation continue du secteur public”.

Loin de cette image très positive du secteur, les professionnels déplorent une série de problématiques que l’on constate dans l’ensemble des dossiers traités par la Chambre avec ses divers partenaires tels que l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), la CNSS (Caisse nationale de la sécurité sociale), la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie), le ministère de la Santé publique, le ministère des Finances (représenté par la Direction des impôts) et autres…

Les réunions périodiques de la Chambre montrent que l’épineux problème de l’application de l’article 13 de la Convention sectorielle se rapportant à la question d’avancement en grade est loin d’être résolu et continue à faire l’objet de négociations avec l’UGTT. Avec le ministère des Finances, les négociations se poursuivent afin de permettre aux cliniques privées de se faire rembourser le montant de la TVA pour ce qui est des patients libyens qui en sont exonérés. Il s’agit là d’une question prioritaire pour les professionnels vu le nombre très important de ce type de clients qui leur font confiance.

Sur un autre plan et en guise de contribution au développement économique, scientifique de la région, la Chambre est partenaire, à part entière, avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sfax (CCIS) dans l’organisation du Salon international de la Santé et du Bien-être (MEDHEALTH) au mois de ce novembre 2010. La Chambre est l’un des membres du comité d’organisation du Forum économique de salon qui constitue pour M. GHAYAZA une opportunité très prometteuse de consolider l’image de marque rayonnante des clinques privées de Sfax et de la Tunisie, en général, auprès de nos voisins libyens et algériens qui nous font de plus en plus confiance, et de prospecter de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient.