Commerce : Les Tunisiens font l’apprentissage de la franchise

tunis-med-franchise-320.jpgLa Chambre de commerce et d’industrie de Tunis veut favoriser, par le biais de MedFranchise, le salon de la Franchise dont la deuxième édition se tient début décembre, et par l’Association de la Franchise nouvellement créée, l’émergence de franchiseurs tunisiens.

Lorsque la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT) a organisé, en octobre 2009, une conférence de presse pour annoncer la tenue de la première édition du Salon MedFranchise (10-12 décembre 2009), «le directeur général du commerce intérieur n’était pas parmi nous. Aujourd’hui, il est non seulement présent mais plusieurs représentants du ministère du Commerce et de l’Artisanat sont aussi dans la salle», constate Néjib Ben Ayed, président-directeur général de Materna, un des sponsors de la deuxième édition de cette manifestation. Il est vrai qu’à l’époque, la franchise n’avait pas encore d’existence légale dans le pays, en l’absence d’un cadre légal. Un an plus tard, la loi sur le commerce de distribution promulguée en juin 2010 dédie plusieurs de ses articles à la franchise, et un décret d’application est venu, deux mois plus tard, lister les secteurs dans lesquels ce mode d’action commercial peut être exercé sans autorisation préalable du ministère du Commerce et de l’Artisanat. Autorisation qui est toujours exigée pour toutes les autres activités.

«Le sujet de la franchise n’est plus tabou», se félicite Mounir Mouakhar, président de la CCIT. Qui constate que les Tunisiens commencent à se mettre à exercer des activités commerciales en tant que franchiseurs et franchisés.

Materna, un des premiers franchiseurs à avoir vu le jour en Tunisie, a d’ailleurs profité de la première édition de MedFranchise pour enrôler deux jeunes pour en faire ses premiers franchisés, respectivement à Sousse et à Sfax où elle s’apprête à s’implanter.

La deuxième édition de cette manifestation devrait attirer 50 exposants, contre 46 en 2009, étrangers à 60%. Mais ce salon et l’Association Tunisienne de la Franchise récemment créée à l’initiative du président de la CCIT, suite à une autre recommandation de MedFranchise 1 ont surtout vocation à aider à l’émergence de franchiseurs tunisiens, insiste Mounir Mouakhar. Car «nous ne voulons pas rester des importateurs de franchises».

Le président de la CCIT est convaincu que de nombreuses entreprises –dont les produits sont de bonne qualité- sont capables de développer des marques et de les franchiser en Tunisie, mais aussi à l’étranger. Materna est l’une des rares à être déjà passée à l’acte. «Nous avons débuté en Tunisie, puis nous nous sommes exportés au Maroc et au Koweït», raconte son fondateur. Qui pense que l’adoption d’une loi sur la franchise constitue un pas important de nature à favoriser un tel développement, même s’il «n’est pas parfait».

Néjib Ben Ayed estime que, ce qui manque aux franchiseurs comme lui qui veulent s’exporter, c’est une aide publique notamment pour effectuer les formalités d’enregistrement des marques à l’étranger. «C’est déjà le cas. Pour l’exportation des marques de la il y a plusieurs incitations et même la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME) est disposée à s’impliquer», rectifie Mouakhar. «On accorde une aide pour l’enregistrement des marques», complète Habib Dimassi, directeur général de la qualité, du commerce intérieur, des métiers et des services au ministère du Commerce et de l’Artisanat.

Mais pour devenir franchiseur, il faut d’abord quelque chose de fondamental : «s’imposer sur son propre marché», souligne le patron de Materna.