Tunisie-Téléphonie : Vimpelcom assurera le management de Djezzy et Tunisiana, déclare Alexander Izosimov à Alger

Par : Tallel

Aujourd’hui, les projecteurs sont braqués sur la filiale algérienne d’Orascom Telecom Holding (OTH), mais derrière, se joue également l’avenir de l’opérateur mobile privé tunisien, Tunisiana, détenu à 50% par OTH. Et en détenant plus de 51% des parts d’OTH, lequel holding compte plus de 20 millions d’abonnés en Tunisie et en Algérie (respectivement 5,4 et 15 millions), Vimplecom devient le plus grand opérateur mobile du Maghreb.

Et comme nous l’écrivions (voir article : Téléphonie : Tunisiana dans le giron de l’opérateur mobile russe VimpelCom?), Alexander Izosimov, le patron du géant russo-norvégien VimpelCom à Alger le 6 courant, où il a accompagné le président russe en visite d’Etat dans ce pays.

A cette occasion, et selon le site http://newspublish.algerieautrefois.com, Vimpelcom aurait fait connaître son offre aux autorités algériennes : «la filiale Djezzy sera cédée au prix de 7,8 milliards de dollars». Autrement dit, M. Izosimov, souligne que, si le gouvernement algérien tient à racheter Djezzy, il est prêt à vendre Orascom Telecom Algérie à «un prix équitable» ou «un prix raisonnable» (selon les traductions. En plus clair, l’Agence France presse affirme que le magnat russe a déclaré : «Nous sommes tout à fait ouverts à une vente si l’acquisition se fait à un prix normal, si cela se fait pour un prix équitable», et ce en marge des rencontres d’hommes d’affaires russes et algériens dans le cadre d’un forum d’affaires russo-algérien.

Toujours selon notre source, certes les Russes se déclarent ouverts à toutes les propositions, mais pour M. Izosimov, “il est difficile de faire des prévisions“. «Pour nous, il est important que les relations entre la compagnie et le gouvernement algérien se normalisent», espère-t-il.

Ces propos ne sont pas anodins, puisque OTA vient de se voir notifier un redressement fiscal d’un montant de 230 millions de dollars, alors que la société venait tout juste de s’honorer de son premier dû au fisc algérien de près de 600 millions de dollars d’arriérés.

Alors, si les positions des uns et des autres ne bougent pas, les analystes soulignent que la situation de l’entreprise n’est près de trouver solution. Car, entre l’estimation du gouvernement algérien de la valeur des actifs Djezzy d’environ 4 milliards, et celle de VimpelCom de 8 milliards de dollars, il y a bien un fossé.

Cette affaire est on ne peut plus compliquée. Mais pour Naguib Sawiris, CEO d’OTH, qui semble avoir adopté une stratégie gagnante, en vendant 51,7% des actifs OTH au conglomérat russo-norvégien. D’ailleurs, dans un communiqué publié au Caire et repris par Reuters, il estime que «maintenant que l’accord a été signé, Vimpelcom a crucialement voix au chapitre dans toutes les négociations qui ont trait à la situation en Algérie», rapporte notre source.

En tout état de cause, le dossier Djezzy et son devenir sont perçus “comme un écueil potentiel à la mise en pratique des engagements pris par les deux opérateurs de téléphonie“.

Si l’on en croit le ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement algérien, Mohamed Benmeradi -dont les propos ont été rapportés par notre source-, la nationalisation d’OTA serait toujours d’actualité. «Ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationaux et la seconde concerne une procédure de cession de droits d’une société de droit algérien officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l’Etat algérien d’exercer son droit de préemption, prévu par la législation nationale sur les cessions d’actions de la société OTA envisagée par la société mère», aurait-il affirmé.

En attendant, newspublish.algerieautrefois.com pose trois interrogations : «L’Etat algérien se réappropriera-t-il Djezzy ? Le cas échéant, en a-t-il les moyens ? Sawiris aurait-il réussi un magistral «Lafarge bis» ? L’on pensait que la situation se serait décantée à l’aune de cette visite officielle. Pas si sûr, tant elle semble encore empreinte d’incertitudes et de non-dits».