Tunisie : Un traitement urgent s’impose pour le marché de l’emploi!

«Sur le marché de l’emploi, nous sommes dans un état d’urgence depuis 1990. Le nombre des demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter et le marché n’arrive pas encore à absorber la masse colossale de jeunes diplômés du supérieur», a indiqué un intervenant au débat de la journée d’information sur les programmes d’encouragement à l’emploi et les opportunités de formation pour l’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur dans la vie professionnelle, organisée le 13 juillet 2010 à l’UTICA.

Le nombre des demandes d’emploi additionnelles a atteint 88.000 en 2009. On estime que 55% de ces demandes sont des diplômés du supérieur. Les bureaux d’emploi reçoivent, chaque année, 440.000 demandes contre 140.000 offres d’emplois, dont 50% proviennent des industries manufacturières. Ces chiffres communiqués par M. Hamadi Boularès, directeur général de l’Agence Nationale de l’Emploi et du Travail Indépendant (ANETI), montrent une situation qui sera difficile à gérer pendant de longues années encore, malgré les programmes d’encouragement à l’emploi, initiés par les autorités concernées.

D’ailleurs, comme un signe qui ne trompe pas, la salle des conférences de l’UTICA était à moitié vide. Peut-être que le sujet n’enthousiasme pas trop les chefs d’entreprise et autres hommes d’affaires. Peu importe, car le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, lui, a tenu à y assister, le temps de lire son discours et de répondre à quelques questions de l’assistance. A cette occasion, il a évoqué le taux de mortalité des nouveaux projets qui reste élevé. Une responsable d’un centre d’affaires a rebondi sur cette question en précisant qu’il s’agit d’assister les jeunes promoteurs dans les rudiments de la gestion. «Il faut les assister dans le quotidien de la gestion et les prévenir des éventuels problèmes», a-t-elle souligné.

Evoquant la culture d’entreprise, le ministre a expliqué qu’elle ne peut pas être inculquée durant les dernières années de l’enseignement supérieur. «La création d’entreprise est une culture qu’on apprend au sein de la famille et de la société. Mais n’empêche que plusieurs efforts sont fournis pour l’inculquer aux étudiants. Un concours national du meilleur plan d’affaires est actuellement en cours avec 800 étudiants participants», a-t-il ajouté. 

Ceci dit, le marché de l’emploi reste encore difficile à gérer. La création d’entreprise, bien qu’elle soit une solution adéquate pour gérer le flux des diplômés du supérieur, n’est pas unique. A l’heure actuelle, il est de plus en plus important d’évaluer les programmes d’encouragement à l’emploi et leurs retombées réelles. L’emploi est l’une des priorités économiques de n’importe quel pays. Le préserver revient à préserver la dynamique économique du pays.

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