Economie : Les groupes tunisiens Poulina et Elloumi dans les 40 ‘african challengers’

Le Boston Consulting Group (BCG), cabinet international de conseil et d’études,
s’intéresse pour la première fois aux pays africains et à leurs entreprises les
plus performantes, dans un rapport à venir. Pour ce bureau de consultants, le
continent s’éveille : “On a tendance à ne voir que l’Afrique subsaharienne, en
oubliant l’Afrique du Nord et l’Afrique australe. Or les locomotives de
l’Afrique se trouvent à ses extrémités nord et sud”, confie à un confrère
marocain Patrick Dupoux, directeur associé au BCG à Casablanca et coauteur du
rapport. Selon ce cabinet, les «Lions africains», ces 8 pays (dont la Tunisie)
tirant l’économie du continent vers le haut, ont en 2008 généré un PIB/hab
supérieur au groupe de pays émergents, BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le
rapport souligne que 500 compagnies africaines ont réalisé depuis 1998 un taux
de croissance annuel de plus de 8%.

Par ailleurs, ce rapport dresse un classement des quarante groupes africains à
la croissance la plus rapide et qui concurrencent déjà des entreprises
‘occidentales’, le Top 40 des “African challengers” en quelque sorte. A noter
que 30% sont des sociétés étatiques (totalement ou pas); 25% sont spécialisées
dans les services financiers ; 20% d’entre elles œuvrent dans le secteur de
l’énergie et des matières premières et représentent plus de la moitié des
revenus de ce Top 4O; 15% sont dans les télécommunications, la technologie et
les médias. La logistique, les services et les biens de consommation sont les
autres domaines d’intervention de ces ‘african challengers’.

En tête, l’Afrique du Sud avec 18 entreprises classées, suivie de l’Egypte avec
7 sociétés, la Tunisie n’abrite que 2 challengers (les groupes
Poulina et
Elloumi), alors que le Maroc en abrite 6.

Pour M. Dupoux, «l’étude doit attirer l’attention des compagnies occidentales et
des clients du BCG au potentiel d’un marché africain de 1 milliard de personnes
et à l’émergence de partenaires potentiels et concurrents en Afrique». En effet,
l’augmentation de la productivité et la croissance des exportations sont deux
facteurs qui permettent à ces entreprises africaines de consolider leur
expansion à l’international. Pour elles, une main-d’œuvre qualifiée et le
soutien des politiques publiques seront la gageure de leur croissance.