Crise ou pas, Cannes, rendez-vous obligé du luxe et des paillettes

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à Cannes (Photo : Loic Venance)

[09/05/2010 08:28:24] CANNES (AFP) Crise économique ou pas, le festival de Cannes reste le rendez-vous obligé des marques de luxe décidées à s’afficher et des VIP déterminés à briller quand il y a un an il était de bon ton de jouer la discrétion et d’éviter le clinquant.

Selon le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, “à quelques jours de l’ouverture, les chiffres (accréditations, présence des professionnels, des cinéphiles, des médias, vente de stands, nombre de projections au Marché du film) sont en hausse”.

“Au nombre d’accrédités, ce millésime s’annonce bien”, relève le premier adjoint au maire de Cannes et président du palais des Festivals, David Lisnard. Pour les seuls journalistes, 4.500 ont reçu des accréditations, représentant 3.470 médias dont plus de 2.350 étrangers, selon lui.

Quelques jours après avoir été dévastées par des vagues exceptionnelles – plusieurs millions d’euros de dégâts selon la mairie – les plages se préparent à accueillir les sponsors, dont les fêtes s’annoncent fastueuses quand l’an dernier certains avaient revu le budget champagne et petits fours à la baisse.

Yves Saint Laurent, Dior, Chanel, L’Oréal, Swarowski… ouvriront de nouveau leurs showrooms aux VIP qui pourront s’y faire habiller, maquiller et prêter des bijoux. Chopard, joaillier suisse fournisseur officiel de la Palme d’or, doit donner pour son 150e anniversaire une soirée très attendue.

Côté nuit, Jean-Roch, pilier des nuits parisiennes et tropéziennes, sera au Palm Beach avec une discothèque éphémère de 3.000 m2.

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à Cannes (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

L’amfAR, la fondation de Liz Taylor contre le sida, organise comme tous les ans son gala de bienfaisance à l’Eden Roc du Cap d’Antibes, le 21 mai. Seule incertitude: Sharon Stone pourrait ne pas présider la soirée cette année. Mais Giorgio Armani, le producteur américain Harvey Weinstein, Sean Penn, Karl Lagerfeld ou Marion Cotillard ont déjà réservé leur rond de serviette (100.000 dollars la table de dix couverts).

Du côté des hôteliers, on se veut optimiste. Le Carlton indique que les publicités sur sa façade se sont “bien vendues (…) mieux que l’année dernière”, ce qui est un “bon révélateur”. “Cela montre que les majors ont investi en publicité et marketing”, a précisé une porte-parole.

Pour les soirées, “il reste des dates disponibles” mais “beaucoup de choses se font en dernière minute, ça s’est encore accentué”, a-t-elle ajouté.

Les hôtels qui avaient lancé des travaux avant la crise achèvent leur mue cette année, comme le Palais Stéphanie, le 1835, le Grand Hôtel, ou le Majestic, qui accueillera cette année les 800 invités de la soirée d’ouverture du festival. Au total 180 millions d’euros ont été investis depuis deux ans pour construire ou rénover 1.000 chambres, selon Michel Chevillon, président du syndicat des hôteliers cannois.

Pourtant, si la totalité des hôtels affichent depuis longtemps complet du 12 au 20 mai, ce n’est pas le cas pour les trois derniers jours du festival. Les établissements ont aussi dû s’adapter au contexte économique: il en est désormais fini de l’obligation faite aux clients de réserver un nombre de nuitées minimum, selon le directeur du Marché du film, Jérôme Paillard.

“Cela fait des années que nous discutons avec les hôteliers et cette année ils ont renoncé à imposer à leurs clients une durée de séjour minimum, ce dont nous nous félicitons”, constate-t-il. Derrière le strass et le glamour, M. Lisnard rappelle que le festival est une “affaire” qui représente 200 à 250 millions d’euros de retombées financières pour la France et 3.000 emplois.