Affaire Deloitte Conseil Tunisie, «Je n’ai jamais eu la prétention de passer outre les lois locales» affirme Didier Novella

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«Les activités de Deloitte Conseil en Tunisie ne touchent que le consulting et
les études. En ce qui nous concerne, nous respectons les règles qui régissent le
secteur de l’expertise comptable en Tunisie et nous estimons que nous n’avons
rien fait qui puisse représenter une infraction à la loi ou à ces règles
précisément». C’est ainsi que s’est exprimé Didier Novella, gérant de Deloitte
Conseil Tunisie avec l’air de se demander pour quelle raison lui ainsi que sa
société auraient été jugés coupables avant même le démarrage de leurs activités
en Tunisie et avant même l’existence de preuves les incriminant. Deloitte
Tunisie aurait été accusé de non respect des lois et d’avoir «patché le
démarrage».

Selon notre interlocuteur, la société s’est conformée à toutes les formalités
requises lors de sa constitution et a reçu l’agrément de l’API (Agence de
promotion de l’industrie). Sa création a été annoncée sur le Journal officiel de
la République tunisienne. «Oui je suis un expert-comptable, mais est-ce à dire
que j’allais exercer ma profession en Tunisie ? Ce n’est bien évidemment pas le
cas. D’autant plus que le Cabinet MS Louzir est membre du réseau international
Deloitte, il est formé d’experts-comptables tunisiens, membres du Conseil de
l’Ordre».

Rappelons que le cabinet MS Louzir d’expertise comptable est composé
d’experts-comptables tunisiens adhérents à
l’OECT, il est devenu membre du
réseau Deloitte Touche Tohmatsu pour les activités d’expertise comptable et de
commissariat aux comptes. Et contrairement à ce qui a été écrit, Mohamed Louzir
n’est pas le directeur général de Deloitte Conseil Tunisie, qui, comme précisé
plus haut, est géré, par Didier Novella.

En ce qui concerne Deloitte Conseil Tunisie, le but, d’après M. Novella, est de
fournir de l’expertise dans plusieurs domaines d’activités pointues dont la
banque, la finance, l’énergie et les télécoms. Il programmait également de
former et de recourir à des experts tunisiens qui participeront à des
consultations et offriront leurs conseils dans nombre de régions du monde sur
lesquelles s’étend le réseau Deloitte Touche. Globalisation oblige, «nous
comptons faire appel à toutes les compétences là où elles se trouvent, qu’elles
soient tunisiennes, algériennes ou marocaines». Le jugement en référé du
Tribunal aurait stoppé net les activités de Deloitte Conseil Tunisie ainsi que
ses investissements dans le pays.

Nombre de cabinets d’expertise et d’études de renommée internationale et sous
labels étrangers exercent leurs activités dans notre pays. Qu’est-ce qui
distinguerait, dans ce cas, Deloitte des autres sociétés et si cette société a
été condamnée pour des activités anticoncurrentielles se rapportant aux études
et au consulting, est-ce à dire que les activités des autres bureaux d’études
seraient également condamnables ?

Jelil Bouraoui, managing partner & Co et membre de l’International «Federation
Of Accountants», a commenté sur L’Economiste Maghrébin cette affaire, en
déclarant qu’elle serait la conséquence d’une «confusion médiatique». Ca serait
plutôt la «manière de faire» de certains cabinets internationaux qui serait
condamnable, dit-il. Ceci étant, M. Bouraoui approuverait l’adhésion des
experts-comptables tunisiens aux réseaux internationaux car cela permet de
rester en phase avec l’évolution de la profession et les avancées technologiques
et de maîtriser de nouvelles expertises.

«Je suis parmi les premiers à encourager les experts-comptables tunisiens à
adhérer à des réseaux internationaux, moi-même j’y ai adhéré pendant une
trentaine d’années et à ce jour, je n’ai pas cessé d’y appartenir…»