Tunisie – Culture : Le e-book suscitera-t-il la renaissance du livre en Tunisie ?

Tunisie – Culture : Le e-book suscitera-t-il la renaissance du
livre en Tunisie ?

A l’heure des nouvelles technologies -TV, internet et autres réseaux sociaux,
(autrement dit à la fin du mois de janvier 2010), M. Abderraouf El Basti,
ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, a présidé à Sfax les
travaux de la conférence nationale consacrée à la présentation du rapport de
synthèse des travaux des commissions régionales liés à la consultation nationale
sur le livre et la lecture ordonnée par le chef de l’Etat en juin 2008.

Lors de cette enquête nationale sur «Le Tunisien, le livre et la lecture», plus
de 22% des Tunisiens interrogés avouent ne jamais avoir lu un livre et plus de
2/3 des 1.029 personnes consultées admettent ne pas avoir lu un livre en 2009.
Impressionnant, non ?

L’échantillon choisi aléatoirement mais en respectant la méthode des quotas
(sexe, région, CSP et âge) permet d’obtenir des résultats représentatifs et
extrapolables à la population globale. Mais soyons honnêtes, le rapport de
synthèse remis par le bureau d’études ne comporte pas beaucoup de données
exploitables (nous osons espérer que la version destinée au ministère de la
Culture est plus fournie…).

En attendant, revenons sur les idées principales.

Près de la moitié des 15-18 ans n’ont pas ouvert (enfin, lu…) un livre l’an
passé ! Et 1 jeune sur 8 confesse ne jamais en avoir lu un… Ce qui devient
problématique ! En effet, que plus d’un tiers des personnes ayant dépassé l’âge
de 45 ans n’ait jamais lu, passe encore… Mais que 12% des jeunes tunisiens
n’aient jamais pris goût à la lecture, cela donne à réfléchir ! Le ministre de
l’Education a du souci à se faire. Les 3 heures de télévision quotidiennes en
moyenne font sans doute partie d’une explication, au même titre qu’un éventuel
dysfonctionnement du système scolaire. Tiens, justement, le ministre de l’Education
ne va pas apprécier cela!

Parallèlement, quasi 70% des personnes interrogées se rappellent avoir lu leur
premier livre avant d’avoir 9 ans. Mais près de 85% revendiquent la naissance de
leur manque d’intérêt pour les livres avant 25 ans. Ce manque d’intérêt pourrait
se justifier par l’importante insatisfaction face au produit livre vendu en
Tunisie (seuls 25% leur donnent une note satisfaisante).

Si l’on regarde de plus près les résultats concernant maintenant le lectorat
tunisien, on y apprend que 2/3 de ces lecteurs dépensent moins de 50 DT dans
l’année pour assouvir leur passion et que leurs achats sont principalement
réalisés en librairie ou lors de la foire annuelle du livre. Notons tout de même
que les grandes surfaces sont également devenues un lieu d’achat de nos
compagnons -pardon, pour ceux qui aiment lire.

Près d’un lecteur sur 10 est assidu et lit quotidiennement, quand près de la
moitié des lecteurs ouvrent leur livre au moins une fois dans la semaine. On
peut bien sûr regretter de ne pas connaître la proportion d’ouvrages lus en
français et en arabe.

Ce sont les informations que nous avons pu extraire du rapport synthétique
publié. Cependant, dire que cette étude permettra de répondre à son objectif
affiché de mieux comprendre les freins et les motivations à la lecture/non
lecture des livres en Tunisie, nous n’en avons pas été convaincus.

Hors enquête, une tendance actuelle émerge tout de même : le jeune lectorat
tunisien accorde aux e-books
un intérêt majeur avec un grand nombre de visiteurs
tunisiens sur la librairie en ligne Didactibook. Accessibilité aux ouvrages
francophones, praticité et moindre coût du format numérique sont les arguments
mis en avant.