Rafale : Dassault baisse le prix, le Brésil confirme l’achat de 36 avions, selon un journal brésilien

[04/02/2010 17:16:44] BRASILIA (AFP)

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Un avion Rafale (Photo : Fabrice Coffrini)

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a tranché en faveur du Rafale pour moderniser la flotte de l’armée de l’air après que le français Dassault eut baissé le prix du contrat de deux milliards de dollars, à 6,2 milliards de dollars, a affirmé jeudi le quotidien Folha de Sao Paulo.

Le Rafale, qui n’a encore jamais été vendu à l’étranger, est en lice avec le F/A-18 Super Hornet de l’Américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour fournir 36 avions de combat multi-rôles au géant sud-américain.

La baisse du prix du contrat Rafale – de 8,2 milliards de dollars à 6,2 milliards – a été conclue samedi quand le ministre de la Défense brésilien Nelson Jobim a effectué une courte visite à Paris, en revenant d’un voyage en Israël, selon le quotidien qui ne cite pas de sources.

Le secrétaire de l’Economie et des Finances de l’armée de l’air, le général Aprigio Azevedo, s’est rendu à Paris pour participer à la négociation, précise Folha.

Interrogé par l’AFP, le ministère de la Défense a démenti qu’une décision ait été prise, affirmant que le ministre Nelson Jobim “n’avait pas terminé son rapport qu’il doit présenter au président” Lula.

D’après le quotidien économique Valor, le ministre doit remettre son rapport après le Carnaval, soit dans une quinzaine de jours.

Le ministère a par ailleurs refusé de commenter l’information selon laquelle l’avionneur français avait baissé son prix.

Un porte-parole de Dassault à Paris a également déclaré que, “à ce jour, le gouvernement brésilien n’a pas annoncé son choix”. “Nous attendons cette annonce avec sérénité et confiance. Nous restons confiants”, a-t-il ajouté.

Le quotidien de Sao Paulo souligne, qu’en dépit de la baisse du prix, le Rafale reste l’avion “le plus cher”. La proposition suédoise dans l’appel d’offres était de 4,5 milliards de dollars et l’américaine de 5,7 milliards de dollars. Le Gripen NG toutefois n’est encore qu’un projet.

Lula a exprimé sa préférence pour le Rafale en raison des transferts de technologie promis sans restriction par Paris, pendant une visite en septembre dernier à Brasilia du président français Nicolas Sarkozy. Il a déclaré plusieurs fois que la décision finale serait politique et qu’il aurait le dernier mot.

Le Brésil a conclu avec la France un partenariat stratégique qui s’est déjà traduit par la vente de sous-marins et d’hélicoptères pour un montant d’environ 12 milliards de dollars.

La Folha rappelle que le rapport technique de l’armée de l’air (FAB), remis le mois dernier au ministre de la Défense, plaçait le Rafale en dernière position, en raison du prix plus élevé de l’appareil français.

Mais pour le ministre Jobim, la priorité du gouvernement se fonde d’abord “sur la stratégie nationale de défense et le transfert de technologie”.

Le journal affirme que M. Jobim a communiqué sa décision au commandant de l’armée de l’air, le général Juniti Saito qui s’est “déclaré +désolé+, selon des témoignages, mais déterminé à accepter la position politique du Planalto (siège du gouvernement) et du ministère de la Défense”.

Le gouvernement fait notamment valoir que les deux rivaux du Rafale – y compris le Gripen qui a des pièces américaines comme l’avionique – peuvent être soumis à des restrictions de transfert de technologie de la part des Etats-Unis, comme ce fut déjà le cas dans le passé.