Quand il neige à Bruxelles …..

… L’avion arrive avec 6 heures de retard à Ouagadougou ; c’est une manière
comme une autre de subir la mondialisation surtout quand on est en Afrique.

Alors que peut-on faire d’autre que de subir, comme tous les pays africains,
anciennes colonies, toutes les catastrophes de toute nature qui s’abattent sur
l’Occident des lumières. Depuis moins d’un demi siècle, la liste est longue
voire très longue, et je ne voudrais que citer la grande comédie du changement
climatique et le spectacle in live qui s’est tenu à Copenhague. Le langage c’est
toujours le même : on va prendre les matières premières dans les pays dits
pauvres on les utilise et on pollue et même les pays pauvres, ensuite on leur
propose des dons et de l’assistance.

D’ailleurs, dans ce domaine, Ouagadougou offre l’exemple type d’une capitale
d’un pays les plus pauvres du monde où on sent bien que depuis quelques
décennies ça a changé et évolué –un ami burkinabé m’a dit “on a même 4
échangeurs routiers et ce dans un pays les moins motorisés de la planète”. Quand
vous vous baladez dans cette ville à l’heure de pointe dans les rues, la pointe
de pollution dépasse l’entendement : un savant mélange de poussière de latérite
et de vapeurs d’essence en mal de carburation –et des mobylettes sans casques à
ne pas en finir et des véhicules sans âge.

Malgré ce cadre pas très gai, un peuple souriant et heureux de vivre dans un
pays où vous pouvez vous balader de nuit comme de jour en toute sécurité, j’ai
même constaté qu’il y avait moins de mendiants que dans des pays où le PIB était
nettement plus élevé.

D’ailleurs nos experts qui sillonnent l’Afrique feraient mieux de rechercher
s’il y a une relation entre PIB et bonheur de vivre. Pour ne citer qu’un
exemple, j’ai lu une fois une aberration sur notre chère patrie où France
Télécom a délocalisé des centres d’appels dans lesquels, semblerait-il, la
cadence serait infernale pour des salaires de misères; et si en Tunisie on ne se
suicide pas comme chez France Télécom, c’est à cause du MEKTOUB.

Eh bien, si le mektoub peut sauver des vies, mektoubons !