Tunisie – Green Ifriqiya – Rached Bouzid, d’IGIAM : “Nous possédons un véritable savoir-faire de Génie environnemental”

rached-bouzid-1.jpgWebmanagercenter : Le sommet de Copenhague donne un sérieux coup de pouce au
métier?

Rached Bouzid : A Copenhague, dites-vous bien, que c’est toute la planète qui se
penchera sur ce dossier sensible de l’écologie. C’est à n’en pas douter un sacré
«coup de pub» pour le métier. Toutefois, il faut en convenir, l’urgence est là.
Le message de Yann Artus Bertrand dans son documentaire «HOME» était on ne peut
plus clair : l’on n’a plus le temps d’être pessimiste. Au concret cela signifie
qu’il faut se situer dans la réaction, c’est-à-dire qu’il faut organiser la
riposte sans trop tarder. Il est bien naturel qu’au plan professionnel nous y
voyons un appel pressant pour toiletter «notre demeure, la Terre». Il faut donc
se mettre en ordre de marche et j’ajouterais à l’échelle du monde. Que notre
métier se mobilise me semble aller de soi. C’est vrai que le contexte est
opportun.

Vous adossez votre métier à l’urgence. C’est d’un bon marketing, une «manœuvre»
tacticienne ?

J’y vois pour ma part une «positive-attitude», somme toute logique. L’humanité a
les moyens d’organiser une riposte collective et qui peut être mise en place dès
à présent. Je m’en tiens à l’expertise du groupe DUCAMP, notre maison mère, et
je dis que nous avons des solutions pour les filières où nous sommes
spécialisés, qui permettent une dépollution totale. Nous avons les compétences
pour proposer des solutions globales à nos clients. Nous possédons un véritable
savoir-faire de génie environnemental. Dès lors pourquoi attendre. Nous ne
poussons pas à la consommation. Nos clients nous sollicitent et puis les
opinions de par le monde sont dans l’attente. Vous voyez, c’est un tout.

En quels termes se pose la problématique dans notre pays ?

C’est toute la pertinence de la politique tunisienne mise en place par le
président Ben Ali d’avoir été conçue pour prendre les devants et non pas subir
une quelconque situation d’urgence. Et, en la matière, on peut parler d’un
véritable «Plan de protection de l’environnement». Le ministère a mis sur pied
une politique globale d’intervention et les institutions concernées les
déclinent sur terrain. Un travail important a déjà été accompli et les choses
progressent vite et je pense que l’on a épargné au pays d’avoir à lutter contre
une dégradation avancée de son environnement.

Et en pratique, comment évolue la réglementation ? Et quelles avancées sur le
terrain ?

Tout finissait soit à la décharge publique, soit dans les réseaux, soit dans
l’air. L’on est en train de tracer des filières pour chaque type de rejet,
d’émission et de déchets. C’est l’occasion pour moi de saluer le travail louable
initié par l’ANPE tant en matière de réglementation qu’en matière d’évaluation
des études d’impact sur l’environnement.

Pareil pour lANGED. C’est elle qui identifie chaque filière de rejet et
d’émissions et rédige les cahiers de charges qu’il faut pour individualiser leur
traitement définitif. Dans cet ordre d’idées, je citerais ce qui a été fait pour
«Ecolef» ou «Eco-zit», deux catégories de déchets qui ne finiront plus à la
décharge publique ni dans les réseaux de
l’ONAS. La voie est toute tracée. Les
autres filières suivront au fur et à mesure. Et c’est autant d’activités pour
nous, professionnels, que nous pouvons assumer et assurer.

Je mesure en réalité l’impact salutaire et à la fois salubre de notre métier en
ce sens qu’il permet à l’heure actuelle à tous les secteurs d’activité de
réduire leurs nuisances au maximum en attendant d’apprendre à produire «Clean
and Green».

Qu’en est-il au plan des infrastructures ?

Je parlerai de ce que je connais le mieux, c’est-à-dire les déchets industriels
et dangereux, et je saluerai l’initiative tunisienne, peut-être même pionnière
sur le continent de la base de «Jradou» dans le gouvernorat de Zaghouan pour le
traitement des déchets industriels dangereux et spéciaux et donc très polluants.

Je rappellerais que la plate-forme de Jradou se prolongera par trois bases
régionales, à Sfax, Bizerte et Gabès. Cette infrastructure globale sera en
mesure de traiter la totalité des déchets en question sur tout le territoire
soit environ 150 mille tonnes.

Vous serez présent à «IFRIQIYA GREEN»

Notre stand est réservé à la deuxième édition de «Green Ifriqiya» (1), ce Salon
dédié aux techniques de la dépollution, initiative tunisienne pionnière et qui a
rencontré une large adhésion continentale. Cette manifestation, outre sa portée
intrinsèque, est très opportune par sa date car elle se tient peu avant le
rendez-vous de Paris celui de «POLLUTEC Horizons».

A Green Ifriqiya, nous serons ravis de recevoir nos clients et ils feront encore
plus ample connaissance avec notre potentiel technologique.

J’insisterais particulièrement sur la qualité de nos solutions modulables que
nous avons pu implémenter au contexte tunisien dans un package économiquement
viable et techniquement accessible.

Quelles activités ciblez-vous à l’heure actuelle ?

Nous intervenons sur deux niveaux. Nous assurons un métier de «consultance» pour
les études d’impact. En effet, nous avons des compétences pour conseiller nos
clients pour arrêter la stratégie de traitement de leurs déchets. De même que
nous proposons des prestations «pratiques» de terrain. En l’occurrence, nous
avons été agréés pour le traitement des déchets hospitaliers, soit les rejets
des cliniques, hôpitaux et autres établissements de santé. Ainsi que pour le
transport des déchets dangereux. Au fur et à mesure de l’avancée du travail de
l’ANGED et chaque fois qu’une filière nouvelle sera délimitée, nous introduirons
le métier qui va avec.

Quelles perspectives dans le futur ?

Le succès d’IGIAM servira d’expérience témoin. Je pense que nous pourrons la
transposer dans les autres pays maghrébins et africains sous label «Made in
Tunisia». D’ailleurs, une passerelle avec le Maroc est déjà active et c’est
l’occasion pour moi de rappeler que le Groupe DUCAMP opère toujours dans un
cadre «gagnant-gagnant». Etant à structure familiale, il garde une dimension
humaine. De ce fait il sait implémenter ses capabilités en composant avec les
expertises locales et n’impose pas de solutions toutes faites de manière
unilatérale. Ce qui est du meilleur effet sur terrain.

——————–