Les réseaux sociaux, nouvelle marotte des partis politiques

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Logo de l’UMP

[09/11/2009 09:38:32] PARIS (AFP) Inspirés par la campagne de Barack Obama sur la Toile, les partis politiques s’emparent désormais des réseaux sociaux, à la manière de Facebook, pour en faire des “outils militants” en vue des prochaines échéances: régionales de 2010 et présidentielle de 2012.

De l’UMP au Parti socialiste en passant par le Nouveau Centre et Europe-Ecologie, tous se mettent au web social pour gagner en proximité, voire en adhérents ou simples sympathisants.

En janvier, le numéro un de l’UMP Xavier Bertrand avait annoncé une refonte totale de l’outil internet du parti présidentiel, avec l’objectif ambitieux de porter à 500.000 le nombre de ses adhérents. Chaque semaine, ses dirigeants se réunissent à l’Elysée pour élaborer une stratégie “militante” sur la Toile.

Une étude à l’échelle européenne montre en effet que la présence des partis politiques reste “très faible” sur le web: “125.000 visiteurs uniques par mois pour le site UMP, à peu près idem pour le PS et les autres partis européens à l’exception de la CDU allemande (600.000 visiteurs)”, explique le secrétaire national Benoist Apparu.

“Notre objectif est donc de rattraper la CDU”, ajoute-t-il. L’UMP lancera fin novembre ou début décembre la version rénovée du site officiel en direction des militants, sous logo UMP, et un réseau communautaire sous une marque spécifique: “créateurs de possibles”. Coût de l’opération “500.000 euros”.

Il s’agit exclusivement d’un “réseau social d’action” qui permet de fédérer des “amis” pour “défendre un projet local ou national auprès des élus”, notamment par des pétitions en ligne qui pourraient déboucher sur des propositions de loi, assure M. Apparu.

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Le logo du Parti socialiste (Photo : Joël Saget)

Loin de se substituer au militantisme traditionnel, ce nouvel outil se veut “complémentaire” en permettant d’organiser depuis le web des réunions physiques ou des campagnes de tractage.

Le Nouveau Centre, formation alliée de l’UMP, mise sur pas moins de trois sites destinés à “doper sa notoriété”, dans le cadre d’une stratégie internet qui lui coûtera “100.000 euros” par an.

Côté PS, le nouveau réseau social “Coopol.fr” (coopérative politique), testé région par région pour un lancement national en janvier, vise trois objectifs: “organisation, décloisonnement et ouverture”, selon son architecte Benoît Thieulin (Netscouade).

Atout du PS: un quadrillage du territoire s’appuyant sur 3.800 sections avec “une forte culture militante”. Chacune disposera d’un mini-réseau social.

Au delà des régionales, le but est “d’être capable de gagner la présidentielle”, avec l’étape cruciale des primaires ouvertes à gauche en 2011.

Le PS reste discret sur le budget dédié à cet outil, assurant qu’il n’est “pas plus élevé” que les 400.000 euros annoncés par Europe-Ecologie.

Pour les régionales, le rassemblement écologiste, déjà en pointe sur internet aux européennes avec un réseau social de 13.000 personnes, veut multiplier les fonctionnalités, selon Alexis Braud (Verts).

Conçu comme une “galaxie de l’écologie numérique”, le site national offrira une “mise en réseau” des sites de chaque région -“indépendants et interdépendants”-, avec les blogs des militants et les sites des eurodéputés.

Ce “mini-facebook de l’écologie”, associant les contenus officiels et des sympathisants, sera dévoilé en fin de semaine prochaine mais ne sera totalement actif qu’en janvier.

Plus modeste, le PCF vient de lancer AlternaTV, une webTV “alimentée par les caméras de gens de gauche” pour promouvoir son projet.

Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) se contente d’un blog fraîchement relooké. Ses proches voudraient bien quelque chose de “plus gros”, mais “on n’a pas de sous”.