Tunisie – Union européenne : Entre la question du “statut avancé” et les chantiers du futur

Entamées, en juin dernier, à Tunis, par le Comité d’association Tunisie – Union
européenne (UE), instance d’experts chargée de gérer l’accord de partenariat
entre les deux parties, les négociations sur «le statut avancé» que réclame la
Tunisie vont se poursuivre, probablement au mois de novembre prochain.

Les premiers responsables de la Délégation de la Commission européenne, MM.
Adrianus Koetsenruijter, chef de la délégation européenne en Tunisie et Bernard
Philippe, chef de la section politique et économique, ont saisi la parution du
bulletin d’information de la Délégation (livraison du mois de septembre) pour
faire le point des relations tuniso-européennes.

Pour M. Adrianus, le point d’orgue de ces discussions a été sans conteste «le
possible partenariat renforcé entre l’Union européenne et la Tunisie». Selon
lui, ce partenariat comporterait «une institutionnalisation du dialogue
politique et le rapprochement économique, culturel et social».

Le diplomate européen relève que «Tunis et Bruxelles se sont félicitées de la
richesse et la fréquence des opportunités de dialogue actuel, les conseils
d’association, le dialogue, entre autres, sur les thèmes des ‘’Droits de l’homme
et de démocratie’’ et ‘’de Justice et de sécurité’’. D’autres grands chantiers
en cours comme la zone de libre-échange, la libération des échanges agricoles,
la stimulation de l’investissement ont été également abordés.

Il rappelle que «la Tunisie avait affirmé son intérêt pour les questions
régionales, l’Union du Maghreb Arabe, une banque maghrébine, les flux
commerciaux et le coût élevé du non-Maghreb pour la région».

M.Adrianus fait état d’avancées. «Des études, note-t-il, progressent sur de
grands chantiers comme le réseau ferroviaire maghrébin ou l’étude de faisabilité
d’un TGV régional. La Tunisie est désireuse d’une collaboration plus forte de
l’UE en faveur de l’intégration maghrébine. La pertinence du 5+5 a été
mentionnée».

Sur l’impact de la crise économique, l’UE a pu souligner le fait que tous les
efforts de relance déployés au sein de l’Union auront un effet direct sur les
exportations et la croissance de la Tunisie. De même, fait-il remarquer, en ces
temps d’incertitude, la convergence des cadres juridiques et réglementaires
permet à la Tunisie de continuer à être attractive en matière d’investissement,
avant d’ajouter : «la confirmation par la Tunisie de son engagement pour la zone
de libre-échange approfondie est un message important pour les investisseurs et
les marchés financiers».

Evaluant à son tour les discussions tuniso-européennes, M. Bernard Philippe
estime, quant à lui, que parmi les résultats les plus significatifs que la
Délégation a pu atteindre consiste en «la concrétisation des propositions
tunisiennes en matière de statut avancé, également appelé ‘’partenariat
renforcé’’ malgré le fait que beaucoup de choses soient encore restées ‘’non
définies’’, sans document et sans agenda».

En ce qui concerne le volet économique et commercial des relations entre la
Tunisie et l’UE, il considère que le travail sur les grands chantiers «services»
et «libéralisation agricole» s’est avéré beaucoup plus ardu que prévu et
l’arrivée de la crise, même si elle n’a pas trop frappé la Tunisie, du moins
dans ses dimensions financières, a été source d’une prudence accrue au sein de
l’administration tunisienne. Ceci risque, dit-il, de retarder les perspectives
d’une zone de libre-échange approfondie, même si cette dernière demeure un
objectif réitéré et prioritaire du gouvernement».