Tunisie : L’ONAS veut donner du lustre aux quartiers populaires

La zone de Tunis-Ouest -les quartiers d’El Agba, El Frachiche, El Wifek, Ennasr
! Mohamed Ali, Borj Chakir…- a connu, tout au long des années soixante-dix et
quatre-vingt, en l’absence d’un plan d’ensemble d’aménagement du territoire, un
véritable boom urbain anarchique, avec un impact environnemental désastreux, en
raison d’un déficit chronique des réseaux d’assainissement primaires, de la
persistance d’un mode de vie rural en milieu urbain, d’une densité démographique
remarquable et du rejet des eaux usées à proximité de l’habitat.

Il s’agit là de données porteuses d’exclusion sociale et économique, ce qui
constitue un véritable challenge pour la collectivité nationale afin d’intégrer
dans la dynamique productive du pays des zones, tentées par le spectre de la
ghettoïsation, de la victimisation et de l’assistance.

«On ne saurait parler de développement durable, d’indicateurs sanitaires
satisfaisants, de promotion de la qualité de la vie ou de l’émergence d’une
culture citadine, civique et citoyenne tant que des eaux usées polluées
continuent d’infester des pans entiers du milieu résidentiel», nous dit Monsieur
Kalil Attia, P-DG de l’ONAS, pour qui la région populaire de Sidi Hassine est
dans la ligne de mire de ses départements, appelés à réaliser sur place une
station d’épuration (El Attar) d’une capacité de 60.000 m3/j avec un coût estimé
à 43 MDT (45% d’avancement des travaux), à assainir 25 quartiers de la région de
Tunis-Ouest, financés à hauteur de 18 MDT et à effectuer un système de transfert
des eaux usées brutes et traitées dont les travaux de démarrage ont débuté en
aout 2009, mobilisant au passage 79 MDT.

Pour la réalisation de cette entreprise de salubrité publique, indique une
source au ministère de l’Environnement et du Développement durable, l’ONAS a
bénéficié de l’appui des pouvoirs publics, de l’assistance de la Banque
européenne d’investissement(BEI) et de la Banque internationale pour la
reconstruction et le Développement (BIRD) qui ont débloqué, à cet effet, 140 MDT.

D’après des sources autorisées, l’achèvement de toutes les composantes du
système d’assainissement touchant 720.000 habitants de cette périphérie
populeuse dont 85.000 fixés dans la région de Sidi Hassine, est prévu à la fin
de l’année 2010. Les travaux de raccordement au réseau public dans la zone de
Jayara (18.000 habitants) et la ville d’Omar El Mokthar (80.000 habitants) ont
d’ores et déjà pris fin durant les années 2007-2008.

La collecte des eaux superficielles (coût :350.000 dinars) provenant des cités
Mohamed Ali, Berhouma, Bettoumi, Marouan et Folla, est au cœur de la mission de
l’ONAS qui est passée, après l’amendement de la loi n°93/41, datée du 19 avril
1993, du rôle de simple gestionnaire du réseau d’assainissement à celui de
principal intervenant dans le domaine de la protection du milieu hydrique, de la
lutte contre les sources de pollution des nappes phréatiques, de l’évacuation
des eaux pluviales, de l’amélioration des conditions de vie des citoyens et de
la promotion du secteur de distribution et de vente des boues des stations
d’épuration.

Finalement, le destin de l’ONAS, l’un des bastions du secteur public de notre
pays, est de coller aux besoins, aux préoccupations et aux exigences des
Tunisiens, dont la qualité de vie est désormais étroitement liée aux efforts
constants de l’Office National de l’Assainissement pour se mettre au diapason
des normes internationales, relatives au développement durable, à la
préservation des ressources naturelles, à la protection des écosystèmes fragiles
et à l’adoption de méthodes de gestion innovantes dans le domaine du recyclage
et de la valorisation des eaux épurées.