Tunisie – Système d’information : Bonjour le “low-cost”

«Pay per use», voilà une formule magique. Nous avons bien cru
comprendre que c’est un sésame de bonne fortune. En tous les cas selon M. le
Professeur Tawfik Jelassi, il lève l’hypothèque de la faible dotation en moyens
comme argument pour ne pas basculer vers le système d’information numérique
intégré. A bon entendeur…

Flat world ? Oui, a priori. Cette expression est la réplique anglaise du
concept francophone de «village global». et c’est M. le Professeur Tawfik
Jelassi qui l’évoque dans le cadre d’un workshop sur le basculement des
entreprises vers les systèmes d’information intégrés.

La migration vers le numérique : le challenge du siècle

Flat world ne signifie pas pour autant que nous possédons tous une dotation
numérique égalitaire. Mais l’expression veut dire que malgré «la fracture
digitale», l’accès aux IT, du fait de la diffusion planétaire de la
connectivité, sans être aisée, est possible. Et c’est ce qui en fait un
challenge, de fait. On peut sauter dans le train des IT tout en étant démuni.
L’on n’est pas tenu de s’immobiliser en équipements lourds pour peu qu’on sache
utiliser «malin» !

Le changement de modèle économique

Des entreprises traditionnelles ont eu suffisamment de vista pour s’apercevoir
avant la concurrence de l’ampleur du changement que peut véhiculer un
basculement vers un système d’information numérique, intégré. Alors, ils ont
accepté de prendre la vague, conscients de l’extension du champ de croissance
que va leur ouvrir l’instrumentalisation des IT.

Une épicerie londonienne est devenue le premier distributeur d ‘assurances auto
en son pays. La mutation est toute simple. Les clients qui commandent des
produits de consommation générique par mail et se font livrer à domicile sont
tout aussi ouverts à commander des prestations d’ordre générique comme acheter
une police d’assurance auto via le web.

La tyrannie du client

Pareil pour Apple qui accepte que sur son iPhone les consommateurs conçoivent
des prestations les protégeant et les vendent pour leur propre compte. Pareil
pour le même Apple qui autorise le téléchargement pour des sommes modiques.
Sachant qu’avec la loi des grands nombres, il parviendra à amortir largement les
royalties qu’il paie aux artistes. Levi’s, pour fidéliser à bloc ses clients,
leur permet de commander du surmesure à partir de chez eux à partir de son site
commercial. Ce faisant, il a pu s’implanter partout dans le monde, acheter le
meilleur de ce qui existe en fournitures et matières pour ses produits (Best of
Breed) et asseoir ainsi un pouvoir de marché à toute épreuve.

Cloud computer : “pay per use”

Cette métamorphose salutaire suppose deux éléments. Le premier est que le
management de l’entreprise a suffisamment de détermination pour parier sur le
système d’information intégré afin de revisiter son métier et de se mettre en
perspective d’avenir. Le deuxième est que l’Etat doit réaliser un minimum
d’infrastructure pour permettre aux opérateurs économiques de se brancher sur
les fournisseurs d’accès dédiés.

A l’heure actuelle, des opérateurs informatiques via le cloud computing peuvent
vous fournir des prestations de systèmes d’information sans le moindre
investissement de départ et vous facturent à la consommation selon la formule «pay
and use».

A ces conditions, la fracture numérique n’est plus un obstacle insurmontable.
Donc la croissance n’est plus tout à fait en fonction du potentiel technologique
mais de management. C’est proprement phénoménal. Mais cela veut dire la fin d’un
monde. Il n’y a plus de fatalité au nanisme économique. Il est vrai que le flat
world retrouve là tout son sens.