Sommet UE : vers un soutien à Barroso, difficultés sur le traité de Lisbonne

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à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[18/06/2009 19:22:42] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants de l’UE s’apprêtaient jeudi soir à apporter un soutien prudent à un deuxième mandat de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne mais éprouvaient des difficultés pour trouver un accord sur le moyen de relancer le traité de Lisbonne en Irlande.José Manuel Barroso

Réunis en sommet, ils devaient aussi tirer les leçons de la crise financière mondiale en engageant une réforme de la surveillance du secteur bancaire, au lendemain d’une annonce en ce sens des Etats-Unis. Elle s’annonce toutefois limitée par les réticences de la Grande-Bretagne à accepter une supervision supranationale.

“Je soutiens un deuxième mandat de José Manuel Barroso” et “j’espère que nous pourrons ce soir prendre une décision politique” en ce sens, a déclaré la chancelière Angela Merkel en arrivant à Bruxelles.

Le soutien des dirigeants de l’UE ne fait en fait guère de doute pour l’ancien Premier ministre conservateur portugais, qui n’a aucun rival déclaré et s’est vu conforter par la victoire de la droite aux dernières élections au Parlement européen.

Mais pour la suite les dés ne sont pas encore jetés.

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ège de la Commission européenne, à Bruxelles, le 18 juin 2009 (Photo : Dominique Faget)

Alors que M. Barroso voulait être formellement désigné dès jeudi, il n’aura droit qu’à un soutien de principe des dirigeants de l’UE. Ceux-ci veulent ensuite consulter le Parlement européen, qui doit aussi se prononcer et où M. Barroso est loin de faire l’unanimité.

Si le Portugais peut se targuer de son action pour boucler le plan européen de lutte contre le réchauffement climatique, il est critiqué pour son manque de réactivité face à la crise financière et sa docilité à l’égard des grands Etats.

La plupart des dirigeants européens poussent pour une décision rapide des eurodéputés, dès la mi-juillet. “Nous n’avons pas besoin d’un président de la Commission qui fasse campagne pendant plusieurs mois”, a déclaré le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, qui prendra la présidence de l’UE en juillet.

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écoslovaques Jan Fischer (C) et Jan Kohout (D), accueillant Silvio Berlusconi le 18 juin 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys)

Problème : une majorité d’élus de gauche, les écologistes et les Libéraux veulent attendre le résultat du nouveau référendum sur le traité de Lisbonne en Irlande, attendu à l’automne. Les Verts voulant dans l’intervalle faire émerger une candidature rivale à celle de M. Barroso.

Pour entrer en vigueur, le traité doit être ratifié par les 27 pays de l’UE.

Afin de permettre à Dublin d’organiser une nouvelle consultation, après la victoire du “non” en juin 2008, les dirigeants européens veulent lors de leur sommet fournir aux Irlandais, dans un document juridiquement contraignant, des garanties.

Il s’agit d’assurer que le traité n’affectera pas la neutralité militaire du pays, son interdiction de l’avortement ou son régime fiscal qui fit la prospérité de l’Irlande jusqu’à la crise financière.

Mais jeudi soir, les 27 n’étaient pas parvenus à un accord sur la forme précise de ces garanties et les discussions ont dû être reportées à vendredi, selon des diplomates.

Les partenaires de l’Irlande, à commencer par la Grande-Bretagne où Gordon Brown est politiquement très affaibli, veulent dans l’immédiat éviter à tout prix d’avoir à ratifier les assurances données à Dublin afin de ne pas rouvrir le délicat débat sur le traité de Lisbonne.

Le Premier ministre irlandais veut de son côté obtenir un engagement de l’UE à le faire une fois que le traité aura été mis en vigueur partout.

“Les dirigeants vont essayer le plus possible d’éviter” d’écrire noir sur blanc que les garanties seront ratifiées à terme, mais “l’Irlande fait preuve de beaucoup d’obstination”, a estimé un diplomate européen.