La ministre du Commerce émirati en Tunisie : «Il est largement temps de profiter de la ZALE»

cheikha-lobna1.jpg«Les opérateurs émiratis et tunisiens devraient profiter de l’accord arabe
de libre-échange* pour renforcer leur partenariat, d’autant plus qu’à partir
d’une plateforme comme celle de Dubaï, ils peuvent toucher 2 milliards de
consommateurs dans les pays du Golfe et d’Asie
», a déclaré Cheikha Lobna Al
Kacimi, ministre émirati du Commerce extérieur, mardi 2 juin au CEPEX lors
d’une réunion de travail qu’elle a tenue avec des exportateurs tunisiens
représentant en grande partie le secteur agroalimentaire. La ministre a
encouragé les communautés d’affaires dans les deux pays à fournir plus
d’efforts pour dynamiser les échanges commerciaux.

Les opérateurs tunisiens ont, pour leur part, exprimé leurs vœux pour que
les autorités aussi bien tunisiennes qu’émiraties planchent sérieusement sur
les problématiques se rapportant au transport. Car 40 jours par voie
maritime, c’est trop long pour des produits périssables comme les fruits et
légumes. Pour pouvoir développer les échanges commerciaux entre les deux
pays, une priorité : lancer une ligne directe entre Tunis et Dubaï. Car à ce
jour, afin de pouvoir affréter leurs produits, les exportateurs doivent
pouvoir trouver une place à bord des avions de lignes émiratis à destination
de Dubaï faute d’un avion cargo en bonne et due forme. Sans oublier que les
bagages des passagers sont prioritaires par rapport à l’espace réservé au
transport de marchandises.

Le transport, une entrave au développement des relations commerciales

Le volume des exportations vers les Emirats arabes unis est pratiquement
inexistant car ne dépassant pas les 61 millions de dinars par an, contre
165,3 millions de dinars pour les importations, soit un important déficit
commercial de la Tunisie face aux Emirats. Les Emirats sont le troisième
client (15%) et fournisseur (16%) de la Tunisie au niveau des pays arabes du
Moyen-Orient.

La Tunisie exporte vers ce pays, entre autres, des produits mécaniques et
électriques (74,99% en 2008), des produits agroalimentaires (11,57% en
2008), les textiles habillement et les cuirs et chaussures. Quant aux
importations tunisiennes, les plus importantes sont l’aluminium, les tissus
en coton, les voitures, l’électroménager, les parterres, la céramique et les
huiles végétales.

Le show room tunisien qui ouvrira bientôt ses portes à Dubaï représentera un
cadre idéal pour promouvoir les produits tunisiens aux Emirats et leur
assurer une diffusion à une plus large échelle. D’autant plus qu’arrivées
sur place, les marchandises peuvent être facilement transportées à leur
destination finale. Car, Dubaï est un site incontournable au niveau du
commerce international, grâce à la souplesse des formalités pour tout ce qui
est transport de marchandises et une logistique qui n’existe nulle part dans
le monde. La distance entre l’aéroport et les centres de fret ne prend pas
plus de 40 mn grâce à une autoroute les reliant directement et conçue
exclusivement à cet usage.

Le Conseil d’affaires tuniso-émirati au sein de l’UTICA a un rôle important
à jouer pour développer encore plus les relations d’affaires entre la
Tunisie et les Emirats. Un programme pour la promotion des produits
tunisiens ne serait pas de refus avec le soutien d’opérateurs tels que
Tunisair ou la CTN. Car, on a beau se démener pour consolider les
partenariats avec des opérateurs émiratis, si le problème du transport
persiste, on n’aura pas les moyens de satisfaire à la demande importante des
marchés moyen-orientaux. Alors, il est peut-être temps d’arrêter de jouer à
qui doit investir le premier sur ces marchés, Tunisair, la CTN ou les
opérateurs eux-mêmes et mettre en place une stratégie commune pour y
arracher des parts de marché sachant que sur place tous les produits peuvent
trouver preneur, des plus simples aux plus sophistiqués.