La crise du tourisme vue par le patronat tunisien !

Selon M. Adel Boussarsar, membre du Bureau exécutif de la centrale patronale
(Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat – UTICA), le
tourisme local a été affecté, au cours du premier trimestre 2009, par la
dégradation de la situation économique dans les marchés européens qui
constituent la principale clientèle de la destination Tunisie. Cette baisse
d’activité, qui a touché aussi bien les entrées (-15%) que les nuitées,
s’est traduite par l’abandon de la quasi-totalité des emplois contractuels
durant les 5 derniers mois (novembre à mars).

Cette baisse d’activité aurait pu être plus grave n’eut été l’apport de la
clientèle maghrébine (touristes libyens et algériens), estime M. Boussarsar
qui intervenait dans le cadre d’un séminaire sur «l’Europe et le Maghreb :
impact de la crise économique internationale» (Gammarth, 15 avril 2009).

Il a ajouté que les contreperformances des marchés européens ont été
largement atténuées par les réalisations des Maghrébins (+10%), précisant
toutefois que l’augmentation ne concerne que les entrées. Les nuitées, qui
constituent le paramètre le plus significatif, n’ont pas suivi le même
rythme puisque le taux d’occupation accuse pendant la même période une
baisse de plus de 6%.

A court terme, des signes encourageants sont à signaler, en témoigne la
reprise enregistrée, durant les 10 premiers jours du mois d’avril à
l’occasion des vacances de pâques. Empressons-nous de signaler que cette
reprise a été favorisée par les tarifs promotionnels pratiqués au cours de
cette période de vacances.

En dépit de ce regain d’optimisme, les signes de reprise certaine se font
attendre. Pour preuve, les réservations pour la haute saison ne sont pas
encore confirmées malgré l’effort exceptionnel déployé par les pouvoirs
publics en matière de promotion. Le budget promotionnel, estimé normalement
à 38 millions de dinars, a été augmenté de 14 millions de dinars dont 4
millions de dinars consentis, sous forme de services de la compagnie
aérienne nationale, Tunisair.

Une autre mesure à l’actif du gouvernement : l’annonce de l’ouverture du
ciel tunisien (Open sky) pour toutes les compagnies, y compris le Low Cost.
M. Boussarsar a qualifié cette mesure de «scoop de l’année 2009» soulignant
sa portée hautement stratégique pour l’avenir, particulièrement, pour
l’année 2010.

Au chapitre des pistes à explorer pour sauver la saison, M. Adel Boussarsar
recommande de tabler sur l’étalement de la saison, de réussir une
arrière-saison touristique (septembre et octobre), d’exploiter de nouvelles
niches de clientèles avides de produits spécifiques (thalasso, tourisme de
santé, tourisme golfique, produits sahariens, voyages de stimulation,
tourisme résidentiel, tourisme culturel…).

Au niveau des hôtels, M. Boussarsar suggère aux professionnels de penser
déjà à la post-crise et à la reprise. Il les a appelés à accorder une
attention particulière à l’allègement des charges et dépenses (achat, option
pour les énergies renouvelables, produits d’entretien…), à mettre à profit
la crise pour entreprendre des travaux de maintenance et de rénovation et à
organiser des sessions de perfectionnement au profit du personnel.

Il s’agit également de s’adapter aux normes internationales
(certification…), d’adopter les nouvelles technologies de l’information et
de la communication et d’améliorer l’organisation des unités touristiques.

Tout un programme…