Dopée par le G20, la Bourse de Paris va essayer de tenir le rythme

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[04/04/2009 11:04:48] PARIS (AFP) Dopée par le G20, la Bourse de Paris vient d’aligner sa quatrième hausse hebdomadaire, tutoyant les 3.000 points, mais le marché devrait ralentir la cadence la semaine prochaine, en l’absence d’évènements majeurs.

L’indice CAC 40 a pris 4,16% sur la semaine écoulée pour terminer à 2.958,74 points. Le marché parisien a même brièvement dépassé le seuil des 3.000 points vendredi, pour la première fois depuis le 13 février.

Il a été à la hausse sur les quatre dernières semaines, enregistrant un bond de 16,74% depuis le 6 mars. Il a ainsi pu ramener ses pertes depuis le 1er janvier à 8,06%.

Le marché parisien avait pourtant mal commencé la semaine lundi avec une chute de 4,27%, sur fond de craintes pour le secteur automobile américain. Mais il l’a terminée sur les chapeaux de roues, prenant 5,37% jeudi grâce au G20.

Les dirigeants des grands pays développés et émergents, réunis à Londres, ont en effet annoncé un train de mesures destinées à faire face à la crise économique.

Avec notamment l’attribution d’une somme de 1.100 milliards de dollars au Fonds monétaire international, ces mesures constituent, selon le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, “le plus grand plan de relance coordonné jamais décidé”. Elles devraient au total permettre d’injecter 5.000 milliards de dollars dans l’économie mondiale d’ici la fin 2010.

“Les investisseurs ont été surpris et favorablement impressionnés par le fait qu’il y ait des choses plus concrètes que ce qu’ils attendaient”, souligne Jean-Louis Mourier, économiste pour le courtier Aurel BCG. Selon lui, les mesures renforçant le rôle du FMI “vont permettre de soutenir de manière efficace les économies émergentes notamment les pays de l’Est”, ce qui soulagerait les banques européennes exposées dans cette région.

Plus mesurés, les économistes de BNP-Paribas pointent l’absence de “plans de relance supplémentaires, de mesures concrètes pour remédier aux actifs toxiques, d’engagements face au protectionnisme”.

Une autre bonne nouvelle pour les marchés est venue des statistiques économiques américaines, même si les chiffres du chômage en mars ont confirmé la sévérité de la crise. Les statistiques sur le logement, la confiance des ménages ainsi que les indices d’activité dans l’industrie ont été moins mauvais que prévu. “Cela renforce l’impression que le pire de la dégradation de l’activité est passé”, relève M. Mourier.

Dans ce contexte, la déception suscitée par la baisse du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) à 1,25% (réduction de 0,25 point contre 0,5 prévu) est passée au second plan.

Au sortir de cette semaine faste, le marché parisien devrait probablement s’accorder une pause.

La semaine à venir sera en outre écourtée d’une journée, vendredi, en raison des fêtes de Pâques, et ne comportera aucun indicateur majeur.

Il est toutefois “probable que l’on ait des annonces des autorités de chaque pays qui vont décliner les décisions prises au G20, notamment en terme de régulation”, tempère M. Mourier. Mais “après l’évolution de ces dernières semaines, une pause du marché ne serait pas aberrante”.

Côté entreprises, la plupart des résultats du premier trimestre sont attendus à partir de mi-avril, à l’exception du groupe minier américain Alcoa qui publiera les siens mardi.

Euronext (CAC 40)