Logo de GM (Photo : Patrick Hertzog) |
[17/02/2009 11:05:09] NEW YORK (AFP) Les constructeurs automobiles américains General Motors et Chrysler font un point décisif sur leur restructuration mardi à Washington, devant convaincre de leurs progrès réalisés depuis décembre et justifier les aides débloquées, sans quoi une faillite paraît inévitable.
L’agenda a été fixé fin 2008, lorsque Washington a accepté de verser 9,4 milliards de dollars à General Motors (GM) et 4 milliards à Chrysler: les deux géants, exsangues financièrement, ont été priés de présenter un plan stratégique détaillé d’ici au 31 mars et un rapport d’étape le 17 février.
S’ils échouent à convaincre de leur viabilité, les sommes avancées devront être remboursées et 7 milliards supplémentaires promis seront annulés.
Selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal samedi, General Motors (GM) a intégré cette possibilité dans son plan: il compte demander des fonds supplémentaires, ou, le cas échéant, une garantie fédérale si GM se place sous le régime américain des faillites, qui permet de se restructurer sous conditions.
Ajoutant aux difficultés de GM, le syndicat automobile UAW a suspendu ce week-end, selon le Detroit News, les discussions sur de nouvelles concessions salariales, un des points-clés du plan de restructuration.
“La situation est difficile et tout le monde doit continuer à faire des efforts pour trouver une solution”, a estimé dimanche le principal conseiller du président Barack Obama, David Axelrod.
Interrogé par la chaîne Fox News sur la possibilité d’une faillite, M. Axelrod a martelé que GM et Chrysler “doivent se restructurer”, tout en refusant de “spéculer” sur les modalités.
L’option de la faillite est très délicate politiquement, face aux potentielles suppressions d’emplois en jeu –jusqu’à 3 millions d’emplois directs et indirects– alors que la crise économique a déjà détruit des millions d’emplois aux Etats-Unis.
Mais selon plusieurs analystes, les conditions posées à GM et Chrysler sont presque impossibles à réaliser dans les temps.
Logo de Chrysler (Photo : Bill Pugliano) |
“Il y a un niveau de complexité très élevé à devoir boucler rapidement plusieurs éléments du plan, alors que l’aval des parties concernées –créanciers, UAW, concessionnaires– n’est pas garanti”, fait valoir Gregg Lemos-Stein, analyste de Standard and Poor’s.
Ce dernier voit par conséquent “un risque élevé tout au long de l’année” d’une faillite d’au moins un des deux constructeurs.
Dans ce contexte, “il n’est pas impossible que le gouvernement accorde un peu plus de temps” Ã GM et Chrysler, estime Michelle Krebs, analyste chez Edmunds.
Pour leur part, GM et Crysler ont multiplié les annonces depuis décembre, donnant l’impression “de se débattre pour montrer au gouvernement qu’ils prennent des décisions et explorent des pistes”, résume Mme Krebs.
GM a notamment annoncé cette semaine deux gros guichets départ, destinés à ses cols blancs et ses ouvriers. Le groupe espère réduire ses effectifs de 31.500 aux Etats-Unis pour les ramener autour de 65.000 à 75.000 personnes d’ici 2012. GM a aussi dit espérer renégocier sa dette avec ses créanciers.
Chrysler, qui comptait encore 46.000 employés fin 2008, a lui aussi annoncé un guichet départ. Il est aussi en cours de finalisation d’un partenariat avec l’italien Fiat, prévoyant notamment une prise de participation de 35% par ce dernier.
Chrysler a en outre assuré qu’il faisait des progrès dans ses négociations avec les sous-traitants, les créanciers et l’UAW.