Mécontentement des actionnaires pendant une AG de Fortis à Utrecht

[01/12/2008 19:54:47] UTRECHT (AFP)

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ège de la banque Fortis à Bruxelles, le 6 octobre 2008 (Photo : John Thys)

Les actionnaires du bancassureur Fortis ont exprimé leur mécontentement de la direction lundi, au cours d’une assemblée générale réunie à Utrecht pour évoquer le démantèlement du groupe et désigner un nouveau conseil d’administration.

Les administrateurs ont été hués par certains actionnaires à leur entrée dans la salle. Dans les interventions d’autres actionnaires, des reproches et des suspicions de “désinformation” et “d’informations mensongères” à propos de la solvabilité du groupe ont fusé.

“Personne ici n’est satisfait”, a déclaré Jan-Michiel Hessels, administrateur de Fortis et président de l’assemblée générale, à l’ouverture de la réunion.

“Allez-vous enfin reconnaître vos erreurs et admettre que la direction a réduit la banque à rien et trompé les actionnaires”, a demandé “un petit actionnaire particulier”, sur un ton irrité.

“Nous sommes désolés du déroulement des événements”, a assuré M. Hessels, ajoutant cependant que “la direction avait fait le bon choix lors de l’achat de la banque néerlandaise ABN Amro”. “Tout le monde, tous les experts le disaient”, a-t-il ajouté.

Entendant les protestations de la salle, M. Hessels a rappelé que pendant l’été 2007, une écrasante majorité d’actionnaires avait approuvé le rachat d’ABN Amro.

Il a admis que la crise financière “que nous avons sous-estimée (…) avait malheureusement compliqué les choses” après le rachat.

Evoquant l’effondrement de la solvabilité du groupe, M. Hessels a admis que “après coup, ABN Amro était une transaction ambitieuse (…) probablement payée trop cher (…)”.

M. Hessels a reconnu que la direction de Fortis “avait commis des erreurs de communication” au moment de l’augmentation de capital lancée le 26 juin afin de se renflouer. Celle-ci avait provoqué la panique parmi les actionnaires et signifié le début de l’effondrement de l’action.

Interpellé sur des déclarations à la presse “rassurantes sur la santé du groupe” le 26 septembre, peu avant l’opération de sauvetage lancée par la Belgique et les Pays-Bas début octobre, l’ancien PDG Herman Verwilst a rejeté les accusations “d’informations mensongères”. Il a évoqué “une journée où (la situation financière de Fortis) a basculé en quelques heures”.

Il s’agit de la première assemblée générale depuis le démantèlement du groupe début octobre. Une seconde assemblée générale, avec le même ordre du jour, est prévue mardi à Bruxelles.