Comme Fannie Mae, Freddie Mac se noie dans les pertes et demande de l’aide

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ée du siège de Freddie Mac à McLean en Virginie, en juillet 2008 (Photo : Paul J. Richards)

[14/11/2008 18:12:14] WASHINGTON (AFP) Après Fannie Mae, l’autre grand spécialiste américain du refinancement hypothécaire Freddie Mac a dévoilé vendredi d’énormes pertes qui l’ont amené à réclamer de l’argent à l’Etat.

Au troisième trimestre, Freddie Mac a accumulé une perte nette de 25,3 milliards de dollars, plus de vingt fois supérieure au montant perdu au troisième trimestre de l’année précédente. Fannie Mae avait fait encore pire, avec une perte de 28,9 milliards de dollars, dévoilée lundi.

Ces déficits records sont révélateurs de la crise dans laquelle s’étaient enfoncés ces organismes au moment où l’Etat est venu à leur rescousse.

En septembre, les deux groupes qui refinancent désormais plus de 70% des nouveaux crédits hypothécaires, ont été mis sous tutelle. Le Trésor s’est donné la possibilité d’investir jusqu’à 100 milliards de dollars dans chacun pour consolider leurs finances, en échange d’actions préférentielles.

Si Fannie Mae a seulement évoqué la possibilité de faire appel à ces fonds publics sans avancer de chiffres, Freddie Mac a révélé avoir demandé 13,8 milliards de dollars.

Cette somme, que le groupe compte avoir reçu d’ici le 29 novembre, est destinée à combler le déficit de ses fonds propres.

A la réflexion, le secrétaire au Trésor Henry Paulson assure que cette mise sous tutelle “s’est révélée plus que nécessaire” au regard des conséquences qu’auraient eu sur les marchés et l’économie une faillite des deux groupes.

“Nous surveillons étroitement les performances de Fannie Mae et Freddie Mac et les deux réalisent des performances conformes à nos attentes”, avait assuré mercredi M. Paulson.

Il avait jugé que l’ampleur des pertes de Fannie Mae, les seules connues à ce moment là, “confirmaient encore davantage la nécessité de nos fortes actions”.

Les pertes trimestrielles de Freddie Mac ont été fortement alimentées par de lourds éléments exceptionnels.

Le groupe a notamment inscrit dans son bilan une charge de 14,3 milliards de dollars pour raison fiscale. Tout comme Fannie Mae, Freddie Mac considérait jusqu’alors comme un actif, ses pertes accumulées au cours des trimestres précédents, dans la mesure où celles-ci allaient venir en déduction de ses impôts futurs. Mais sans perspective réaliste de retour aux bénéfices, il a dû déprécier la valeur de ces actifs dans ses comptes.

A cela se sont ajoutés 9,1 milliards de dollars de provisions et 6 milliards de dollars de dépréciations d’actifs.

Sans s’avancer sur ses performances à venir, Freddie Mac a relevé, dans un communiqué, “la spectaculaire détérioration des conditions de marché pendant le troisième trimestre”.

Il explique avoir souffert de “la baisse du prix des maisons, la hausse du chômage, un fort déclin de la consommation et un resserrement considérable du crédit à la fois pour les consommateurs et les entreprises”.

Des tendances macroéconomiques qui n’ont donné aucun signe d’amélioration sur le trimestre en cours: les ventes de détail aux Etats-Unis ont enregistré une baisse record en octobre, selon les chiffres publiées vendredi.