Wassila Hamdi Ben Amor, sacrée par le Financial Times


Par Amel Belhadj Ali

ftimes-wassila.gifLe
magazine londonien « Financial Times » vient de sacrer vingt femmes arabes
leaders dans le secteur de la banque et des finances. Parmi elles, Wassila
Hamdi Ben Amor, tunisienne, banquière et présidente de l’Association
internationale de Forfaiting région Monde arabe. « Quand je vois les banques
opérant dans les pays du Golfe et la taille des investissements qu’elles y
réalisent, je me demande très souvent qu’est ce qui se produirait si
seulement une partie de ces banques ramenait ses fonds en Tunisie ? Je suis
sûre que notre paysage économique et financier s’en trouverait métamorphosé,
à condition évidemment que la convertibilité du Dinar se fasse au plus
vite». C’est ainsi que s’est exprimée, Wassila Hamdi Ben Amor, jeune
banquière, en poste à la Banque Internationale de Tunisie (TIB) depuis onze
ans et qui y assure aujourd’hui la direction du département syndication et
forfaiting. Wassila Hamdi s’est dédiée au développement de la technique du
forfaiting, un outil important dans le développement du secteur de
l’import/export.

 

Elue présidente de l’Association internationale de
Forfaiting pour la région du Moyen Orient et du Nord de l’Afrique (MENA) en
2004, elle a pris son bâton de pèlerin et s’est engagée dans l’information
et la communication sur cette technique financière utile au service du
commerce international : « J’ai organisé plusieurs actions pour intensifier
l’activité du forfaiting sous nos cieux. Cette activité, née en Suisse et
utilisée principalement aux USA et en GB, est une pratique financière que
nous devons renforcer car elle stimule les échanges et sécurise les
opérateurs dans le secteur de l’import/export ».

 

La technique du forfaiting évite aux opérateurs les
risques car ils sont réglés en cash pour des créances à paiements différés.
Une technique financière pour sécuriser l’exportateur Prenons l’exemple d’un
exportateur tunisien qui travaille avec un pays à hauts risques. S’il
exprime un petit doute sur la solvabilité, dans les délais fixés par
lui-même, de la banque étrangère, il pourrait alors recourir au système du
forfaiting et c’est la banque acquéreuse de la créance qui assurera le
paiement du montant de l’opération. Celle-ci pourrait attendre une année,
cinq et même sept années avant d’être réglée. L’exportateur, lui, n’aura
plus à s’en soucier. D’un autre côté, supposons que les banques tunisiennes
n’ont pas de lignes directes de financement avec des banques africaines,
elles peuvent s’adresser aux banques opérant sur le marché international du
forfaiting et vendre leurs créances, ça leur permet de s’en libérer d’autant
plus que les banques acquéreuses peuvent supporter des délais plus lourds.
Objectif : permettre aux exportateurs tunisiens d’exporter d’avantage,
d’accroître leurs chiffres d’affaires et en même temps de se débarrasser des
risques. En fait, cette technique financière élimine les risques.

 

Importer
le know how en matière de forfaiting

 

Pour Wassila Hamdi Ben Amor, il serait
urgent d’importer le know how de pays comme les USA et la Grande Bretagne
pour développer le forfaiting dans notre pays et dans la région.

 

Les nouveaux outils utilisés aujourd’hui dans le
commerce international représentent des produits rentables tant pour les
banques que pour les opérateurs dans le marché de l’import/export. Le
forfaiting, pour sa part, assure également un rôle de levée des fonds. Une
banque nouvellement créée qui souffre d’un problème de liquidités, peut
recourir au marché du forfaiting, considéré comme le marché d’escompte par
excellence, et y émettre des billets à ordre (traites). « C’est un moyen de
levée des fonds comme le marché des obligations, l’interbancaire et autres.
» explique Mme Hamdi Ben Amor.

 

Mme Hamdi a d’ores et déjà commencé à approcher les
importateurs tunisiens et à leur montrer qu’ils peuvent alléger les délais
de paiement avec leurs exportateurs et leur proposer des solutions
financières pour leurs importations. Des journées d’information ont été
organisées à Tunis, à Dubaï et en Libye. Objectif transmettre le know how
des grandes banques internationales en matière de forfaiting à nos banques.

 

Lire aussi  :

 



Wassila Hamdi Ben Amor, Bio-express



Le forfaiting en deux mots

 

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