Huile d’olive : la bataille de l’export aura lieu


Par Mohamed BOUAMOUD

Dans maints domaines
économiques, il a toujours été reproché à la Tunisie sa position un peu
timide, très peu agressive en tout cas. Fini tout cela. Bel et bien fini.
Les pouvoirs publics sont déterminés aujourd’hui à prendre le taureau par
les cornes et même à les lui briser au besoin. Notre huile d’olive est
belle, suave et de très haute qualité. Elle n’a donc pas à rougir (elle qui
est joliment verte) face à ses semblables italienne et espagnole qui ne lui
ressemblent en rien et qui, depuis de longues années, s’agitent dans tous
les sens pour tenter de la copier sans jamais être parvenues à l’égaler. Au
mieux des cas, l’on n’a fait que la frelater en la mêlant à la leur pour lui
imprimer un petit plus. Tout compte fait, ce qui a toujours fait défaut à
notre Beauté nationale, c’est une jolie robe de mariée qui mette en valeur
ses charmes, ses hautes qualités nutritives et son goût indétrônable. Dans
les jours et les mois qui viennent, nous assisterons à une bataille tous
azimuts en vue de réussir autant que faire se peut le pari de l’export. Les
moyens à mettre seront un peu lourds, mais ce sera le tribut à devoir payer.

 

Cette bataille
s’exprimera par une vaste campagne nationale et en dehors de nos frontières
pour la promotion de l’huile d’olive tunisienne sur des marchés qui,
sensibilisés ou pas quant à la qualité de notre produit, continuent à fermer
les yeux du côté de notre huile d’olive, tout acquis qu’ils sont aux huiles
italienne et espagnole à la faveur d’une promotion musclée et menée
régulièrement tambour battant. Déjà amorcée l’an dernier par le ministère de
l’Industrie, de l’Energie et des PME qui a procédé en 1997 à la création du
FOPROHOC (Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée), la campagne
continue désormais avec le PACKTEC (Centre technique de l’emballage et du
conditionnement) qui a conçu et mis en œuvre plusieurs outils promotionnels
dont : des brochures internationales, des CD-Rom, un livret recette, un spot
publicitaire et un site Web. A encore été réalisée une base de données
complète en ligne et regroupant l’ensemble des conditionneurs tunisiens de
l’huile d’olive en vue d’en faire miroiter une image valorisante prenant en
considération son histoire, ses variétés, ses spécificités et ses vertus.

 

A l’échelle
internationale, c’est également un programme de participation aux foires
étrangères qui a été arrêté en vue de renforcer la présence de notre produit
dans de telles manifestations spécialisées. Cette année, l’huile d’olive
tunisienne a pris part au Salon japonais «Foodex 2008», et à celui de la
Jordanie, «Iotex 2008». En 2009, sera organisée la première édition d’un
concours pour la sélection de la meilleure huile d’olive conditionnée en
Tunisie et qui sera suivie d’une conférence internationale à l’intention des
médias étrangers spécialisés et des principaux donneurs d’ordre. Bien avant,
en septembre de l’année en cours, il est prévu la diffusion d’un spot
publicitaire sur des chaînes internationales, de même que la réalisation
d’un film documentaire sur la production de l’huile depuis sa récolte
jusqu’à son conditionnement.

 

Et pour couronner le
tout, trois experts internationaux sont attendus à Tunis après le mois
saint, non point pour exprimer leur appréciation propre sur la qualité de
l’huile d’olive tunisienne qui n’a plus rien à démontrer, mais d’aider les
producteurs tunisiens à mieux apprécier les circuits et les rouages de la
commercialisation et de la distribution, sans perdre de vue le plus
important : l’image à donner à notre produit, par conséquent le label du
made in Tunisia pour lequel on œuvre très particulièrement. Ces experts sont
des USA, de France et du Japon.

 

Il importe de préciser
que les 25% de la production nationale échangés à l’échelle internationale
accusent une prédominance pour le vrac, ce qui noie le made in Tunisia dans
d’autres huiles étrangères. Avec la campagne en cours, et certainement
d’autres à venir, l’objectif des pouvoirs publics est de faire passer de 1%
le taux d’exportation de l’huile d’olive conditionnée à 10% à l’horizon
2011.

 

La campagne en question a
été annoncée et développée vendredi dernier par Mme Lamia Thabet, directrice
générale du PACKTEC, avant le débat animé par MM. Slim Chaker et Aref
Belkhiria, respectivement directeur coordinateur du FAMEX, et vice-président
de la Fédération nationale de l’agroalimentaire.