Karim AHRES – SATEC – La situation du secteur des TIC en Tunisie et les marchés publics


karim-ahres1.jpgPouvez-vous
nous résumer la situation des technologies de l’information et de la
communication en Tunisie ?

 

La situation des TIC se résume à des SSII en quête de projets qui ne
viennent pas et des intégrateurs réduits à de simples installateurs à la
merci de certains constructeurs qui imposent la loi du monopole, n’hésitant
pas à ramener leurs propres ingénieurs étranger à des coûts exorbitants une
fois le client à leur merci. Or, aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, ce
sont des entreprises puissantes, capables de mettre en place de gros projets
et de transformer le paysage d’une société de consommation de technologies
vers une société où les systèmes d’information deviennent une arme pour
l’amélioration des services.

 

Quelle est, selon vous, la situation du marché public ?

 

Sur quoi repose la réussite d’un projet dans les technologies de
l’information ? C’est :

* sur une infrastructure solide offrant une qualité de services ;

* sur une sécurité sans faille ;

* sur des applications ayant une architecture ouverte et capable de se «
connecter » à n’importe quelle autre application ;

* sur des chefs de projet compétents capables de mener leur projet jusqu’au
bout.

 

Or en Tunisie, les conditions actuelles de la procédure des marchés publics
font qu’aucun projet n’a des chances –très peu- d’aboutir : à la fois
l’absence de véritables barrières techniques, la non valorisation des
capacités intrinsèques des soumissionnaires (qualifications,
certifications par des éditeurs/constructeurs, personnel permanent,
situation financière, références réussies…)
, et enfin la règle du moins
disant font que les projets sont généralement attribués à des structures qui
ne peuvent pas les réaliser .

 

L’autre problème c’est que les DSI directeurs des système d’information ne
sont pas responsabilisés vu que c’est la procédure qui désigne
l’adjudicataire du marché, parfois contre l’avis du principal intéressé.

 

Avez-vous des propositions ?

 

Plusieurs propositions peuvent être étudiées :

– tout d’abord éliminer la notion du moins disant en mettant en place
d’autres méthodes et il y en a ;

– vérifier les qualifications des ingénieurs, les constructeurs / éditeurs
mettent déjà plusieurs niveaux : gold, silver, elite , partenaire , CMMI
niveau 2, 3, 5, etc. ;

– vérifier la situation financière des entreprises en temps réel et pour
cela la Banque Central Tunisienne est bien informé des crédits et des
plafonds par entreprise, demander des tableaux de trésorerie et de charge à
l’instar des projets financé par l’Union européenne sur nos territoires.

 

Un an après votre affiliation au groupe SATEC qu’a apporté aujourd’hui le
groupe à l’entreprise NETCOM ?

 

SATEC est une entreprise méditerranéenne. Nous sommes 1100 personnes, 300 au
Maghreb et dont 85% sont des ingénieurs. L’entreprise est certifiée Gold
Microsoft, Nokia, Cisco, Elite Juniper, Partenaire Oracle et Sun et compte
23 PMP (project management professional).

 

Nous sommes en ce moment en phase de monter un Service Desk régional pouvant
offrir avant fin 2009 le même niveau de service, niveau 1 et 2 de ces
constructeurs/éditeurs et ce à partir des filiales en Espagne, Portugal,
Maroc, Algérie et Tunisie.

 

SATEC c’est aussi des applications E-Santé, E-Justice et Mobilité qui sont
opérationnelles en Espagne.

 

Nous avons 4 Data centers interconnectés capables de livrer des services
managés à des clients comme Orange en Espagne ou Vodafone au Portugal. Ces
centres, où on peut externaliser son informatique, peuvent servir aux
entreprises voulant avoir des bureaux partout dans la zone méditerranéenne
et être totalement mobile.

 

Le centre de développement du groupe sera en partie en Tunisie au parc
technologique.