Economie d’énergie : Les ajustements sont hélas inéluctables

Economie d’énergie : Les ajustements sont hélas inéluctables


Par Abou SARRA

La Conférence nationale sur la maîtrise de l’énergie, qui a connu une
mobilisation sans précédent, n’a pas été, dans l’ensemble, au-delà de la
stratégie d’économie d’énergie quadriennale (2008-2011) arrêtée par le
conseil ministériel, tenu le 15 janvier 2008.
Pour mémoire, le gouvernement avait décidé, il y a plus d’un mois, un
arsenal de mesures tantôt incitatives et tantôt restrictives en vue de
réduire sa facture énergétique.

 

L’objectif national est de réduire, d’ici 2011, de 20% la consommation
d’énergie pour trois-quarts au titre de l’utilisation rationnelle de
l’énergie (2 millions de tonnes équivalent pétrole) et pour un quart aux
énergies renouvelables.

 

La part de ces énergies alternatives est appelée à s’élever à 4% contre
moins de 1% actuellement. Concrètement, une capacité additionnelle de 155 MW
d’énergie éolienne sera installée tout autant que de 54 000 m² de capteurs
pour chauffe-eau solaires. Il s’agit également de privilégier l’utilisation
des énergies moins coûteuses. Le raccordement au réseau de gaz naturel sera
ainsi privilégié.

 

Entreprises et particuliers sont autorisés à produire de l’électricité et en
vendre l’excédent à la STEG, entreprise publique chargée de la distribution
et du transport d’électricité. Le transport, secteur énergivore par
excellence est ciblé.

 

L’accent sera mis sur la promotion du transport ferroviaire et sur
l’imposition du contrôle technique des moteurs des véhicules lors des
visites techniques.

 

Parmi les mesures prises, figure également l’obtention d’une autorisation
pour tout projet dont la consommation d’énergie dépasse 7.000 TEP par an.

 

La seule nouveauté de cette manifestation est d’avoir rappelé que le
gouvernement est déterminé à mettre à exécution «la mesure la plus facile».
Celle là même qui consistera à ajuster le prix du carburant dans l’ultime
but d’en finir avec la subvention budgétaire des prix du carburant, estimée,
en 2007, à 400 millions de dinars.

 

«Il s’agit, a déclaré le premier ministre Mohamed Ghannouchi, de persuader
la communauté nationale de l’impossibilité pour l’Etat de continuer à
supporter seul la charge de la subvention aux dépens des objectifs de
développement fixés».

 

Et le premier ministre d’ajouter : «Les défis de la prochaine étape
nécessitent un surcroît d’efforts et un engagement de toutes les composantes
du peuple tunisien lequel est appelé à comprendre certaines dispositions à
impact à court et moyen termes, l’ultime objectif étant de préserver la
dynamique de développement que connaît le pays».

 

Décryptage : les tunisiens doivent s’attendre à de nouveaux ajustements du
prix du carburant lequel, en dépit des nombreux ajustements antérieurs,
demeurent toujours subventionné, selon le premier ministre, à hauteur de 100
millimes le litre pour l’essence, 250 millimes le litre pour le diesel et
350 millimes le litre pour le fuel.

 

Pour le premier ministre dont l’intervention était improvisée, il s’agit
d’aller au-delà des ajustements. Il a affirmé que la problématique de
l’énergie exige en premier lieu de changer les mentalités et les
comportements … et a indiqué que les objectifs de la stratégie quadriennale
revêtent un caractère obligatoire pour toutes les parties, organisations,
partis, associations, secteurs concernés et citoyens.

 

Conséquence : tout le monde est concerné. Donc acte…