L’inflation en 2008 sera supérieure à celle de 2007, estime Christine Lagarde

 
 
CPS.HWN87.050108125706.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Christine Lagarde lors d’une visite dans un supermarché le 21 décembre 2007 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[05/01/2008 12:00:19] PARIS (AFP) L’inflation en France en 2008 sera supérieure à celle de 2007, compte tenu de l’envolée des prix du pétrole et des matières premières, a déclaré samedi la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde sur France Info.

“Nous aurons sans aucun doute plus d’inflation en 2008 qu’on en a eu en 2007”, selon Mme Lagarde. “Je ne pense pas que les prix du pétrole baissent durablement en 2008 et je pense que les prix d’un certain nombre de matières premières et notamment agricoles continueront à augmenter sur le marché mondial”, a expliqué la ministre.

Le prix du baril de pétrole brut a dépassé pour la première fois cette semaine les 100 dollars à New York.

Le taux de l’inflation en glissement sur un an en France pour le mois de décembre est “hélas” supérieur à 2% en 2007 alors que nous avancions à un rythme de 1,6% mais “même avec ce chiffre là nous sommes plutôt mieux que la moyenne de nos partenaires européens”, a affirmé Mme Lagarde. Les chiffres définitifs seront communiqués le 15 janvier par l’Insee, a-t-on précisé à Bercy.

A la mi décembre, dans son rapport semestriel, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) misait selon les normes européennes sur une hausse des prix en France de 2,2% en 2008 et 1,9% en 2009, en raison de l’envolée des cours du pétrole et des matières premières. Dans les hypothèses retenues pour élaborer son budget 2008, le gouvernement français a tablé sur un taux d’inflation de 1,6%.

Par ailleurs, la croissance en France en 2007 a bien été de 2%, a souligné Christine Lagarde, rappelant que nombre d’experts avaient misé sur une croissance inférieure, autour de 1,7%.

La ministre de l’Economie et des Finances va demander aux distributeurs de justifier la hausse “d’un centime et demi” de l’essence à la pompe pour répercuter la récente hausse du prix du pétrole jusqu’à 100 dollars le baril. “Nous sommes attentifs à chaque centime. C’est dans l’intérêt des Français”, a déclaré Mme Lagarde sur France Info qui a rappelé l’engagement pris en novembre par les distributeurs de freiner l’envolée des prix des carburants à la pompe. “J’ai demandé aux distributeurs de nous justifier les chiffres qui ont été avancés par l’UFC que choisir”, a-t-elle ajouté.

Jeudi, l’association de défense des consommateurs avait affirmé que la marge des distributeurs de carburant en France, “au lieu de diminuer, s’est accrue”.

Christine Lagarde a par ailleurs reconnu sur France Info que les chômeurs refusant des offres d’emplois valables représentaient “une infime minorité de cas”, alors que le chef de l’Etat préconise des sanctions pour ceux refusant deux offres.

“Quelqu’un qui veut sortir du système (d’assurance chômage), il n’y a pas de raison qu’il y reste”, a déclaré la ministre, précisant que “ça concerne une infime minorité de cas”. C’est “la situation d’un peu moins d’1% des demandeurs d’emploi qui aujourd’hui se mettent hors système parce qu’ils refusent des offres disponibles” qui correspondent à leurs compétences professionnelles et leur zone géographique, a-t-elle précisé.

“Aujourd’hui il y a à peu près 500.000 offres d’emploi non pourvues”, alors que les demandeurs d’emploi sont environ 1,9 million, a rappelé Mme Lagarde.

“Comment pouvez-vous justifier qu’une personne à la recherche d’un emploi, qui est indemnisée par la collectivité, refuse régulièrement et de manière répétée des offres qui correspondent un à ses compétences et deux au lieu géographique où il peut exercer son travail ?”, a-t-elle demandé. L'”offre valable d’emploi”, qui pourrait être définie par ces deux critères aux yeux de la ministre, est “un concept qui va être défini par les partenaires sociaux” lors de futures négociations, a rappelé Mme Lagarde.

Nicolas Sarkozy a demandé jeudi un “calendrier” pour la mise en place de “sanctions” à l’encontre des demandeurs d’emploi qui refuseraient “deux offres acceptables”, selon le porte-parole du gouvernement. La mise en place du dispositif de sanctions relèverait de l’Etat.

 05/01/2008 12:00:19 – © 2008 AFP