Microsoft Tunisie : Steve Ballmer était-il le bienvenu pour tout le monde ?

Microsoft Tunisie : Steve Ballmer était-il le bienvenu pour tout le monde ?

Par Maryam OMAR

A première vue, le partenariat entre la Tunisie et Microsoft est au beau
fixe et la visite de Steve Ballmer, son PDG, est là pour en attester. Une
visite féconde qui a été couronnée par des contrats de 5 projets d’envergure
pour plus de 20 millions de dinars. Un coup dur pour les défenseurs du
logiciel libre dans notre pays.

Pour 5 millions de dinars, le premier marché concerne l’achat de licences
Office et Windows pour équiper ministères et administrations et pour
régulariser des licences utilisées mais non achetées.

Pour 4 millions de dinars, le deuxième marché touche des licences
différentes de Microsoft, allant de Windows à Office en passant par les
logiciels de messagerie, intranet et portail.
Deux autres marchés ont été conclus sous forme d’accords avec différents
ministères et notamment celui de l’Education et de la Formation (pour la
fourniture aux écoles, collèges et lycées secondaires de licences Windows et
Office pour une valeur symbolique de 2,5 dinars par poste de travail) et
celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la
Technologie pour la fourniture des mêmes produits pour une valeur de 35
dinars par poste de travail.

On imagine évidemment les retombées de tels contrats sur le domaine des
logiciels libres puisque cette politique des prix très ‘’étudiés’’ est en
train de permettre à Microsoft d’occuper le terrain et de lui couper la
route. Une politique à moyen et long terme qui cible de préférence les
jeunes écoliers et qui vise à leur faire pendre les ‘’bonnes habitudes’’.
Avec la généralisation des ordinateurs et de l’Internet dans toutes les
écoles, Microsoft gagne sur les deux tableaux puisqu’il se rattrape sur le
nombre… même si l’unité n’est que de 2,5 dinars !

C’est aussi l’occupation du terrain qui motive les ‘’dons’’ de ressources
(par exemple, les logiciels pédagogiques) et qui donnera sans doute du fil à
retordre aux chantres du logiciel libre.